Avec en moyenne une nouvelle matière active sortie par an entre 2008 et 2014, et 600 lancements de nouveaux produits chaque année dans le monde (dont formulations), Syngenta annonce des parts de marché de 20% en 2014 (18% en 2005), se positionnant devant ses concurrents Bayer (18%), BASF (13%), Dow (10%), Monsanto (9%), ou Dupont (7%). Denis Tardit, président Syngenta France, se dit confiant :
« Nous avons désormais un portefeuille produits très complet, comme je ne l’ai jamais vu depuis 30 ans de carrière. Nous sommes confiants dans le futur, principalement avec des nouveautés fongicides céréales et maïs pour 2016-2017, des herbicides céréales, maïs et colza, ainsi qu’une belle offre biocontrôle en vigne à sortir en 2016-2017. Au final, 2016 sera l’année des céréales, 2017 celle du biocontrôle, puis en 2018 nous reviendrons sur céréales avec des nouveautés. »
Lancements récents effectués à l’international
Les lancements récents à l’international de matières actives offrent, selon Syngenta, un potentiel de chiffre d’affaires à terme supérieur à 2,7 milliards de dollars, après 640 millions de dollars réalisés en 2014, notamment avec (nom des produits commercialisés à l’international) :
- Séguris, un fongicide de la famille des SDHI, avec un chiffre d’affaires multiplié par trois dans les pays émergents depuis sa mise en vente. Homologué en Allemagne et Angleterre, il faudra attendre 2018 pour une distribution en France, le temps des études complémentaires. Potentiel de vente à maturité : >150M$ (2018).
- Vibrance, SDHI spécifique des semences céréales, DFC*, maïs, riz et soja, en croissance partout. Potentiel de vente à maturité : 500M$ (2020).
- Clariva, offre pilote sur nématode à kyste de la betterave aux USA. Potentiel de vente à maturité : >200M$ (2018).
- Elatus, fongicide céréales, DFC* et maïs lancé au Brésil, avec une très forte dynamique des ventes. Lancement prévu en France pour la campagne 2016-2017. Potentiel de vente à maturité : 1000M$ (2020).
- Fortenza (traitement semence) / Minecto (foliaire), insecticide céréales et DFC*, avec un lancement en Chine pour le 3e trimestre 2015. Sortie en France dans plusieurs années. Potentiel de vente à maturité : >400M$ (2018-2020).
- Acuron, lancement réussi aux USA contre la résistance au glyphosate des adventices, dicots et graminées. Pas d’homologation prévue en Europe suite aux enquêtes tox/écotox, regrette Denis Tardit, qui observe une perte d’outil permettant un gain de compétitivité pour les agriculteurs. Potentiel de vente à maturité : >500M$ (2020).
Sorties prochaine
En sorties prochaines, Syngenta évoque pour les « blockbusters » un fongicide à base de pydiflumetofen contre fusariose et septoriose, sclerotinia et botrytis, en céréales, soja, légumes et cultures spécialisées. Lancement prévu en 2016-2017 (CA à maturité 750M$) ; un insecticide multicultures pour 2021, un herbicide maïs pour 2022, et un fongicide céréales et soja pour 2022, avec à chaque fois des CA à maturité estimés entre 550 et 650M$. Parmi les autres produits à venir, sur des segments importants mais aux CA moins imposants, citons l’Orondis, un antimildiou vigne et légumes prévu pour 2016 (CA : 150M$), un insecticide légumes et cultures spécialisées pour 2020 (250M$), et trois produits de protection des semences multicultures pour 2021 et 2022. Côté biocontrôle, un antimildiou ainsi qu’un nouveau produit contre oïdium et botrytis sont annoncés sur vigne pour 2016-2017, sans oublier une innovation de cuivre, à utiliser en dose réduite en association avec les produits de biocontrôle, pour la fin 2017.
Poursuite des orges hybrides et lancement des blés hybrides
Après le lancement des orges hybrides Hyvido, Syngenta, qui réalise un CA de 100M$ pour les cinq premières années, espère à terme réaliser 500M$ de potentiel de vente à maturité. Avec 165000 hectares d’orge Hyvido sur 500000 hectares d’orges fourragères en France, Syngenta totalise 30% des surfaces et représente les deux tiers du marché de l’orge hybride (un tiers pour Semences de France, commercialisant la technique d’hybridation déposée par Syngenta). La firme commence également l’hybridation de l’orge maltable, avec quatre variétés actuellement en test, notamment sur les procès industriels.
« Nous sommes assez confiants pour devenir les leaders mondiaux de l’orge maltable avec ces prochaines variétés », complète Denis Tardit.
Enfin, la production de semences de blés hybrides CMS (stérilité mâle cytoplasmique), dont le potentiel de vente à maturité devrait dépasser les 3 milliards de dollars selon Syngenta, est en cours de développement (variétés panifiables), avec un lancement prévu en premier lieu aux USA en 2019, puis en France en 2020. Les gains de rendements annoncés seraient de 8-10 q/ha, comme pour l’orge hybride, avec là aussi, des intérêts évoqués sur la stabilité des rendements grâce à une meilleure tolérance aux stress.
* DFC : cultures mineures (tournesol, colza, betteraves, pois et protéagineux)
