Comment aider les agriculteurs à réaliser leur transition écologique ? Par le biais de l’association PrioriTerre, Oxyane veut fédérer des partenaires… et trouver des financements.
C’est suite à une demande des adhérents qui souhaitaient que leurs efforts vis-à-vis de l’environnement soient mieux reconnus par le grand public qu’Oxyane a créé PrioriTerre, il y a deux ans. L’association a pour objet de fédérer l’ensemble des acteurs souhaitant s’engager avec la coopérative dans la transition écologique. Elle regroupe pour l’instant une cinquantaine d’agriculteurs, des entreprises (moulin, distributeurs, banques…), des associations et des collectivités.
Mobiliser 500 agriculteurs
Deux salariés ont été chargés de faire vivre la démarche. L’ambition est de mobiliser 500 agriculteurs d’ici trois ans.
La mission de l’association est double : trouver des fonds pour financer les investissements et/ou les pertes de recettes liées à l’adoption de nouvelles techniques et accompagner la communication des agriculteurs auprès des citoyens.
Une trame de bandes fleuries
« L’initiative commence à porter ses fruits avec les premières réalisations concrètes », indique Jean-Yves Colomb, président d’Oxyane. Une collectivité, la commune de Villette-d’Anthon (Isère), a ainsi accepté de participer à deux opérations.
La première concerne l’implantation d’une parcelle pédagogique en agroforesterie sur 1,8 ha. Propriété de la commune, la parcelle se trouve à l’entrée de la ville avec des enjeux de biodiversité. Elle sera conduite en grandes cultures par un agriculteur, tout en bénéficiant de l’apport de l’agroforesterie : 367 arbres ont été plantés mi-janvier dans la parcelle, ainsi qu’une haie sur la bordure. La plantation a été financée par une entreprise mécène.
La seconde opération consiste à implanter des bandes fleuries de 5 m de large tout au long des parcelles jouxtant les habitations de Villette-d’Anthon, sur une surface cumulée de 12 ha. La commune a contractualisé avec quatre exploitations, soit huit agriculteurs. Elle finance 500 € par hectare la première année d’implantation, puis 300 € par hectare les quatre années suivantes. Les premiers semis ont débuté. « Le bénéfice est multiple, analyse Ugo Batel, délégué général de PrioriTerre, une vraie trame écologique est constituée, avec un impact visuel positif qui va recréer du lien avec les riverains. »
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Agréger les financements
D’autres projets sont en cours ou en développement. Avec Agromousquetaires, par exemple, un réseau de 36 parcelles de 1 ha est en place chez des agriculteurs pour tester des alternatives au glyphosate. Agromousquetaires finance une partie des charges liées aux parcelles (analyses de sol, suivis, semences de couverts…). Une opération va se concrétiser en 2023 avec la compagnie nationale du Rhône suite à un appel à projets.
« Aujourd’hui, les agriculteurs souhaitent s’engager dans la transition écologique, poursuit Ugo Batel. Mais adopter de nouvelles techniques génère des coûts qui ne peuvent pas être pris en charge par les seuls consommateurs ou par les acheteurs. Il va falloir cumuler les sources de financement : primes de filière, crédits carbone, subventions… C’est toute la force de PrioriTerre de pouvoir agréger ces soutiens financiers. »
