Océalia : dernière AG pour son président Philippe Delusset

Mathieu Staub, directeur général d’Océalia depuis quelques mois, a présenté les faits marquants de l’exercice 2022-2023 d’Océalia. Malgré une collecte faible, le groupe coopératif enregistre un chiffre d’affaires relativement stable d'1,05 milliard d’euros. Autre information majeure de cette récente assemblée générale : Philippe Delusset, président d’Océalia depuis quatorze ans, ne sera pas candidat à sa réélection.

Lors de l’assemblée générale de la coopérative Océalia le 6 décembre 2023, Philippe Delusset, son président, a annoncé qu’il ne serait pas candidat à sa réélection. Président de la coopérative pendant quatorze ans, il va faire valoir ses droits à la retraite. L’élection de son successeur aura lieu ce mardi 12 décembre.

À la fin de cette AG, les vice-présidents du conseil d’administration ont salué «la bienveillance, l’écoute, la confiance dont le président à fait preuve tout au long de ses mandats». Ils ont souligné «son leadership et son investissement, dont les résultats sont illustrés par la trajectoire des coopératives devenues aujourd’hui Océalia».

Un « petit résultat », mais un « EBE stable »

Après cette année de transition, il revient à Mathieu Staub, directeur général d’Océalia depuis juin 2023, successeur de Thierry Lafaye, de présenter le bilan du dernier exercice. « Ce changement de direction est un événement important pour le groupe Océalia qui compte 7 500 adhérents et 1 619 salariés. Nous avons préparé cette passation pendant presque un an », a décrit cet ingénieur de formation, âgé de 49 ans qui occupait précédemment le poste de directeur général de Natura’Pro.

Le groupe Océalia enregistre un chiffre d’affaires d'1,05 milliard d’euros en 2022 et un résultat net de 3 M€ (-10 M€ en 2021-2022).

« Le groupe réalise un petit résultat, mais conserve un EBE stable de 34 M€ et une capacité d’autofinancement de 30 M€ », expose le directeur général.

En sept ans, les surfaces de maïs baissent de moitié

La collecte avoisine les 1,1 million de tonnes et ressemble en tout point à celle de 2020, la plus faible enregistrée depuis 2015. Ces faibles volumes collectés affectent le chiffre d’affaires de la coopérative qui s’élève à 747,5 millions d’euros (-20 M€ par rapport à 2021-2022). Le résultat net lui aussi diminue pour atteindre 1,90 M€, contre 6,6 M€ lors de l’exercice précédent.

« La baisse des volumes s’explique d’une part par les aléas climatiques de 2022, mais aussi par une diminution persistante des surfaces en maïs sur le territoire, environ 50 % depuis 2015 », détaille le directeur général.

Le chiffre d’affaires du secteur production végétale s’élève à 450 M€.

La collecte 2023 repart à la hausse : elle est estimée à 1,4 million de tonnes, dont 1 million pour la collecte d’été.

La campagne en cours démarre en revanche sous le signe de l’incertitude :

« Nous pensons que nos adhérents sèmeront 70 % des céréales à paille initialement prévues, souligne Mathieu Staub. Les conditions météorologiques des prochains jours vont être déterminantes. »

Agrofournitures : 271 M€ de chiffre d’affaires

Depuis sa mise en place en 2019, la contractualisation en ligne est devenue la norme pour le commerce lié aux grandes cultures. La plateforme Aladin a reçu plus de 10 360 commandes.

Durant l’exercice échu, ce sont plus d’un tiers des adhérents qui sont donc passés par cette plateforme.  La valeur des transactions s’élève à 76 M€ sur les 271 M€ de chiffres d’affaires du secteur. Jusqu’à présent, les engrais, la gamme «aliment vrac» et «gros matériel» d’élevage étaient exclus des transactions, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Les ventes en ligne devraient donc progresser encore.

Pôle élevage : un chiffre d’affaires qui augmente

Les activités du pôle élevage progressent en valeur malgré le recul des volumes commandés. Ce secteur représente 11 % du chiffre d’affaires du groupe, soit 117 M€.

La Sica Alicoop, dont Océalia est l’actionnaire majoritaire, réalise un chiffre d’affaires de 131 M€ et signe en 2023 la construction d’une nouvelle usine de micronutriments sur le site de Pamproux (79).

Une vendange «record» en 2023

Le climat a aussi influencé les vendanges de 2022 qui cumulaient à 85 000 hl pour un chiffre d’affaires de 24 M€. En revanche, cette année, Philippe Delusset qualifie les vendanges de «record» et annonce plus de 125 500 hl collectés.

Le groupe a produit durant l’exercice précédent  7 400 hl de cognac, 20 000 hl de vin et 4 300 hl de pineau.

Le cognac Jules Gautret distribué aux États-Unis

Pour 2023, les filiales de commercialisation ambitionnent d’accélérer la croissance des marques de cognac AE DOR, Jules Gautret et ORA. Maison Ansac évoque d’ailleurs la signature d’un nouveau partenariat commercial qui va permettre de distribuer Jules Gautret aux États-Unis.

À l’heure actuelle, le marché mondial du cognac reste encore perturbé et offre peu de visibilité. Les États-Unis pèsent lourd dans la balance mondiale.

« Cette perturbation du marché est liée au niveau de stocks de spiritueux élevés aux USA qui se cumule à une baisse de la consommation américaine d’environ 18 % », assure Mathieu Staub.

D’autre part, sur le site de Mosnac, Océalia a débuté en 2022 la distillation de wash issu d’orge. Le produit obtenu doit encore maturer trois années avant de pouvoir être commercialisé sous l’appellation whisky.

Un réseau de 70 magasins Gamm Vert

Le réseau des 70 jardineries Gamm vert implanté sur neuf départements emploie 323 collaborateurs. « Durant l’exercice 2022-2023, la rentabilité a été maintenue », détaille le directeur général. Le chiffre d’affaires, lui, s’élève à 64,6 M€.

En revanche, les magasins enregistrent une baisse de fréquentation au cours des derniers mois, notamment sur octobre et novembre 2023.

Le pop-corn micro-ondable relocalisé

Le pôle agroalimentaire continue son développement avec ses produits phares : le beurre de cacahuète, les produits de snacking et le pop-corn, commercialisés sous la marque Menguy’s.

« Relocalisation réussie pour la fabrication du pop-corn micro-ondable ! Cette activité jusqu’à présent sous-traitée en Pologne s’effectue à présent sur une ligne de production à Pons, en Charente-Maritime », se réjouit Mathieu Staub.

En 2023, le groupe a également investi dans une société portugaise, Frusel, dont il est à présent l’actionnaire majoritaire avec 80 % du capital.

« Cette entreprise qui intervient dans le domaine des fruits secs nous ouvre de nouveaux marchés dans le sud de l’Europe », explique le directeur général d’Océalia.

CAP 2030 insiste sur le renforcement des alliances locales

Lors d’un séminaire de septembre, Océalia a rédigé son nouveau plan stratégique CAP 2030. Cette feuille de route s’appuie sur 45 idées qui concernent à la fois les nouveaux métiers, les nouveaux services et les futures alliances.

Mathieu Staub assure que l’avenir de la coopérative passera par le renforcement de la logique filière pour amener de la valeur ajoutée sur le territoire. Il insiste également sur le déploiement du Sillon responsable, une démarche RSE pour les adhérents de la coopérative.

Le groupe Océalia souhaite s’orienter vers des alliances pour valoriser l’agriculture du territoire. Le directeur général cite d’ailleurs l’exemple d’une coentreprise en cours de création pour pérenniser les activités de la Coopérative laitière de la Sèvre (CLS), à la recherche d’un partenaire pour assurer la pérennité de l’exploitation.

 

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