FranceAgriMer, Arvalis et Terres Inovia livrent leur analyse conjointe sur la récolte 2023. Qu’il s’agisse des blés, orges, colzas ou des protéagineux, les voyants sont plutôt au vert. Dans l’ensemble, quantité et qualité sont au rendez-vous. Seuls le blé dur et l’orge de printemps affichent un rendement légèrement diminué.
Le blé tendre est florissant
Le blé tendre affiche un beau rendement et une production en hausse, tant par rapport à 2022 que par rapport à la moyenne quinquennale.
- Récolte 2023 à hauteur de 35,6 Mt
- Teneur en protéines moyenne de 11,5 %
Si la quantité est au rendez-vous, la qualité l’est aussi, avec un bon taux de protéines et des indices de chute de Hagberg conformes aux besoins de la meunerie.
Quelques inquiétudes concernent le nord-ouest du pays, car il a fallu différer la récolte en raison des fortes pluies et le poids spécifique des grains s’en trouve dégradé.
Le blé dur en moins bonne posture
La récolte 2023 est légèrement supérieure à celle de l’an passé, mais ces dernières récoltes sont plutôt insuffisantes. Les experts notent aussi une qualité très hétérogène en fonction des régions.
- Production à moins de 1,3 Mt (-17 % par rapport à la moyenne quinquennale)
Dans les bassins Ouest et Centre, les analyses montrent une qualité supérieure avec une teneur protéique élevée et des poids spécifiques satisfaisants.
Au sud du pays, le panorama est moins flatteur. Le Sud-Ouest a été affecté par les orages en fin de cycle, causant dégradation des poids spécifiques et mitadinage. Malgré tout, les taux de protéines sont bons.
Ce n’est pas le cas dans le Sud-Est, région où la teneur en protéines est globalement faible, avec un indice de chute de Hagberg également inférieur.
L’orge d’hiver fait le plein
L’orge d’hiver affiche une récolte abondante. De plus, la qualité semble au rendez-vous.
- Production nationale à 9,4 Mt (+16 % par rapport à la moyenne quinquennale)
- Hausse des surfaces cultivées
Les tests réalisés dévoilent une teneur en protéines satisfaisante, entre 10 % et 11 % selon les régions.
Les poids spécifiques sont également convenables. Cependant, ils sont plus faibles dans le sud du pays, là encore suite aux nombreux orages violents qui ont dégradé les cultures.
Saison mitigée pour l’orge de printemps
L’orge de printemps perd du terrain par rapport à celle d’hiver. Les récoltes moins abondantes s’expliquent principalement par la diminution progressive des surfaces cultivées ces dernières saisons.
- Récolte en baisse de 7 % par rapport à 2022
- Production en chute de 22 % depuis 2018
La teneur en protéines répond en revanche, dans la plupart des cas, au cahier des charges des orges brassicoles. Les analyses sont plus pessimistes au sujet des calibrages, très hétérogènes et parfois insuffisants dans certains bassins de production.
Oléagineux et protéagineux prospèrent
Le colza français assure une saison fructueuse avec, en prime, des surfaces cultivées au plus haut depuis cinq ans et une récolte dans la moyenne quinquennale. La teneur en huile, quoique satisfaisante, est en léger retrait par rapport à l’excellente saison 2022.
- Production de colza : 4,3 Mt (+ 10,5 % par rapport à 2022)
- Teneur moyenne en huile de 43 % à 43,5 %
Une saison convaincante aussi pour les protéagineux avec un bon rendement, une hausse des surfaces cultivées et un taux de protéines très correct. Dernier point positif, la production française de féverole d’hiver, qui a augmenté de 30 % cette année.
- +11 % de surface cultivées en protéagineux
- Rendement moyen de 32 q/ha
- Teneur en protéines moyenne entre 23,5 % et 25,6 %
