Le vendredi 14 décembre 2018, le groupe Noriap tenait son assemblée générale à Amiens. À cette occasion, les adhérents des deux coopératives, Noriap et la Flandre, ont entériné leur rapprochement
« Après deux ans de travail en commun, nous avons souhaité un rapprochement plus étroit par une adhésion de La Flandre à la coopérative Noriap. Les outils de production ainsi que le personnel sont mis en commun, mais chaque entité garde son identité et son offre propre », a précisé Jean-François Gaffet, président de Noriap.
La coopérative affiche un chiffre d’affaires de 528 millions d’euros pour l’exercice 2017-2018, pour un résultat net consolidé à 6,3 millions d’euros (contre 2,2 millions d’euros pour l’exercice précédent). Après la catastrophe de la récolte 2016, la production régionale (collecte de 1,1 million de tonnes) renoue avec les rendements de la moyenne quinquennale. Toutefois, la coopérative enregistre une baisse des surfaces dites « SCOP » au profit des cultures industrielles. La campagne aura aussi été marquée par la forte compétitivité des blés de la mer Noire, des prix mondiaux déprimés, et par les difficultés liées à différents mouvements sociaux, dont la grève perlée du printemps 2018 qui a pénalisé la logistique
Une diversification qui porte ses fruits
La part des filiales représente plus d’un tiers du résultat. La restructuration de Novial (nutrition animale) a porté ses fruits, puisqu’elle permet un résultat net de 1,2 million d’euros. À noter aussi que Noriap, La Flandre et leurs filiales (Novial, Yséo), ainsi que d’autres partenaires français ont décidé d’investir et de créer la société Le Cube, première plateforme numérique en élevage qui permet d’agir sur la performance du troupeau et sur le revenu des éleveurs.
Autre motif de satisfaction pour les dirigeants, la SARL CABC qui offre différentes prestations d’entreprises agricoles pour des travaux spécifiques d’épandage, d’arrachage de betteraves, de pommes de terre ou encore de semis.
« Il y a quelques années, j’avais entendu que les coopératives ne se souciaient pas ou peu des charges de structures des exploitations. La SARL CABC y répond, et ses activités sont amenées à se développer, car la demande est forte », se félicite le président, et d’ajouter : « Notre politique de diversification raisonnée porte ses fruits, et notre politique de partenariat permet de créer de la valeur pour l’adhérent. »
Enfin, dans le contexte incertain des grandes décisions politiques, Jean-François Gaffet a rappelé qu’il ne fallait pas réguler pour réguler par idéologie, et qu’il était nécessaire de travailler avec les acteurs.
« Nous allons devoir prendre des décisions stratégiques dans les semaines à venir, mais il est nécessaire que l'on reconnaisse notre professionnalisme, et ne pas ajouter systématiquement des contraintes à l’agriculture française vis-à-vis de nos partenaires européens.»
Le point d’orgue de cette réunion annuelle était l’intervention de Stéphane Marcel, directeur de la division digitale du groupe In Vivo. L’occasion pour lui de rappeler qu’il fallait accepter de changer de modèle, ne pas avoir peur, mais qu’il était indispensable d'anticiper collectivement et de ne pas se laisser imposer des modèles qui ne seraient pas satisfaisants pour l’agriculture.
« Les coopératives ont un immense rôle à jouer, car elles sont à l’interface. Elles doivent accompagner les agriculteurs quant à la mise en œuvre de ces nouvelles pratiques. Lesquelles, si elles sont bien accompagnées, seront source de valeur ajoutée pour les uns et les autres. »
