« En ligne avec ses objectifs » : c’est ce qu’indique Terrena à la présentation des chiffres de son année 2023. Le chiffre d’affaires du groupe s’élève à 5,5 milliards d’euros, stable par rapport à l’année précédente (5,4 milliards d’euros), tandis que le résultat net s’élève à 31,4 millions d’euros, en progression de 15 millions d’euros.
Le conseil d’administration de Terrena proposera lors de l’assemblée générale du 30 mai prochain un retour de 7,5 millions d’euros à ses 19.000 adhérents.
En agriculture biologique, qui a connu un retournement de marché, Terrena a revu ses schémas de fonctionnement et a injecté 4,7 millions d’euros sur 3 ans pour accompagner ses adhérents.
Lancée au second semestre 2023, l’offre Terrena Avenir propose « un accompagnement technique et économique renforcé pour permettre l’installation de nouveaux agriculteurs et l’investissement dans les capacités de productions des exploitations existantes », précise Terrena. Son objectif ? « Proposer une offre volontariste pour développer les productions agricoles sur nos territoires et lutter contre la baisse globale de la production. » Plus de 200 exploitations ont été accompagnées en 2023, dont près de 140 pour des projets de jeunes adhérents.
Un plan silo pour accroître de 400.000 tonnes les capacités de stockage
La collecte céréalière de Terrena a fortement progressé en 2023 : « Le volume cumulé de la coopérative et des cinq négoces du groupe dépasse le niveau record de deux millions de tonnes. »
Le groupe lance un plan silo afin « d’accompagner le développement de ses parts de marché et des volumes de la filière ». Rénovation des outils existants, augmentation des capacités de stockage pour un total de 300.000 tonnes au sein des outils de la coopérative et 100.000 tonnes de stockage directement chez ses adhérents. Ce plan, échelonné sur une durée de 8 ans jusqu’à 2030, représente un montant total d’investissements de 181 millions d’euros.
Les semences retrouvent des couleurs
« Cérience a maintenu sa performance financière malgré une mauvaise récolte en 2022 due à la sécheresse, impactant sa capacité à répondre à tous les marchés pour les semences », indique le groupe coopératif. Pour 2024, les stocks sont reconstitués, promettant une progression des ventes.
380 millions de litres de lait collectés
La production laitière collectée par Terrena pour l’année 2023 s’élève à 380 millions de litres de lait, en baisse de 4 % par rapport à l’année précédente.
Terrena veut renouer avec la croissance et fixe l’objectif de 420 millions de litres de lait collectés d’ici cinq ans. Pour y parvenir, elle veut fidéliser ses producteurs à l’aide des dispositifs Reflait pour les compléments de prix et Cap Lait pour les nouveaux installés avec la sécurisation du prix basé sur les charges.
Les bovins en baisse de 5 %
En 2023, la coopérative a collecté 162.000 bovins, soit une diminution de 5 % par rapport à 2022. Elivia, dont Terrena est redevenue l’actionnaire unique en 2023, a connu une diminution de ses abattages de 1,5 %. Les exportations, qui représentent 20 % du chiffre d’affaires d’Elivia, se sont maintenues notamment grâce à un contrat vers la Turquie et des concessions sur les marges.
Pour maintenir le potentiel de production, Terrena joue la carte de la contractualisation. De plus, le plan Terrena Avenir, dès 2024, s’adresse aux nouveaux investisseurs dans la production de jeunes bovins. Ils auront accès à des contrats d’une durée de sept ans, « avec une marge garantie donnant de la visibilité à la fois aux producteurs et à leurs partenaires bancaires ».
Sur le secteur du porc, Terrena souhaite « stabiliser son effectif en soutenant un projet d’installation pour chaque départ d’éleveur ».
L’activité volailles perturbée, l’œuf mieux placé
La grippe aviaire a entraîné l’arrêt de la production au second trimestre 2023 dans les élevages situés au sud de la Loire : cela a affecté d’environ 60 % la capacité de production de Terrena.
Galliance, la filiale de transformation de Terrena, a connu des difficultés à satisfaire les besoins de ses clients en raison du manque de produits disponibles, sans compter les effets d’une année de fortes inflations. Galliance a développé son offre premier prix et a pu également compter sur la marque « La Nouvelle Agriculture », mais sans préciser ses résultats, que Terrena juge « bons ».
La filière œufs a été moins touchée par la grippe aviaire et affiche un bilan très positif sur un marché en pleine croissance. La consommation d’œufs en France a connu un niveau historique en 2023, faisant figure d’alternative aux produits carnés plus coûteux, et ce malgré un prix revalorisé. Terrena envisage la construction de 100 bâtiments supplémentaires d'ici 5 ans, la moitié de ces projets étant déjà en cours.
