Crise viticole : Bernard Perret appelle les fournisseurs à des échanges constructifs

Bernard Perret, président d'Agrosud.

Comme chaque année, le réseau de négoces Agrosud s’est installé durant deux jours à La Grande-Motte pour ses journées techniques. L’occasion pour son président, Bernard Perret, d’alerter les fournisseurs sur la nécessité de meilleures relations commerciales en 2024 dans un contexte de crise viticole.

L’ensemble des équipes d’Agrosud, réseau de négoces de l’arc méditerranéen, s’était donné rendez-vous à La Grande-Motte, les 19 et 20 octobre, pour ses traditionnelles journées techniques. Dirigeants de négoces, technico-commerciaux, partenaires, mais aussi fournisseurs : pas moins de 330 participants étaient présents pour écouter son président, Bernard Perret.

Ce dernier a tenu à alerter les fournisseurs sur les conséquences de la crise que connaît actuellement le secteur viticole :

Nous entrons dans une zone de turbulences sévères. Espérons qu’elle sera moins longue et moins brutale que celle que nous avons connue de 2003 à 2008. Les appellations côtes-du-rhône ont décidé de baisser leur rendement maximum de 51 à 41 hl/ha. Quant aux côtes-de-Provence, il est passé de 55 à 50 hl. Face à cette baisse de revenu annoncée, les viticulteurs vont chercher à faire des économies. Pour cela, ils vont remettre en question leurs itinéraires, mais aussi sûrement leurs fournisseurs.

Construire des offres adaptées au contexte économique

Bernard Perret a déjà constaté un ralentissement des achats de produits de protection des cultures haut de gamme. Malgré une hausse du chiffre d’affaires notamment due l’inflation, les surfaces sur lesquelles sont utilisés ces produits ont tendance à stagner. Pour celui qui est aussi le président de la centrale Symphonie :

C’est un signal faible qui prouve déjà le changement de comportement de nos clients. Il faut savoir l’entendre, sous peine de voir ces produits haut de gamme devenir des produits "étagères". C’est à nous, distributeurs et fournisseurs, de créer les offres les plus adaptées à chaque situation économique de nos clients. Pour cela, nous devons avoir des échanges constructifs qui ne se limitent pas à une question de quantité et prix. Nous avons besoin de plus de technique, d’agronomie et surtout de pouvoir proposer un accompagnement financier à nos clients.

Proposer des solutions plus transversales aux clients

Ces journées Agrosud étaient aussi l’occasion d’officialiser l’arrivée de l'Ensemble de la vigne au vin (EVV) au sein du réseau de négoces. Ancré au cœur des vignobles du Sud-Ouest, à Izon, en Gironde, l’EVV développe depuis plus de 30 ans une activité principalement axée sur la viticulture dans les métiers de l’approvisionnement et de l’œnologie (équipement du vignoble, protection des plantes, nutrition, biostimulants, œnologie et packaging). Bernard Perret s’est dit « fier » du choix du président Luc Laffort et du directeur générale Marc Lloret :

Ils ont pris le temps d’observer les différents réseaux et ont été séduits par notre mode de fonctionnement et par la transparence de nos politiques commerciales.

Selon Bernard Perret, l’intégration d’EVV dans le réseau Agrosud vient également renforcer l’offre de diversification du réseau, comme cela a déjà été le cas dans le passé avec l’irrigation ou l’agroéquipement :

Nous développons toujours plus notre vision à 360° des exploitations agricoles et sommes plus que jamais en mesure de proposer à nos clients des solutions transversales plus adaptées à leurs besoins.

Dernières journées Agrosud pour Jean-Paul Palancade

En conclusion de son intervention, le président d’Agrosud a tenu a salué son directeur, Jean-Paul Palacande, qui fera valoir ses droits à la retraite à la fin du mois de janvier prochain, après plus de quatorze ans à la tête du réseau. Il sera remplacé par Vincent Baills, actuel responsable marché protection des plantes du groupe Perret.

Jean-Paul Palacande a su donner une dimension supérieure à notre réseau. Il restera à nos côtés encore quelques temps, notamment pour mener à bien l’intégration d’EVV et accentuer la centralisation de la logistique et de la facturation. Cela sera pour lui, je l’espère, un sas de décompression entre une vie professionnelle riche et une retraite bien méritée !

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