Chantegrains veut déjà pousser les murs

De gauche à droite : Morgan Kerjean, directeur de Démograins, et Jean-Marc Flagey, directeur de Chantegrains. © O.Lévêque/Téma Agence

Installée depuis 2022 sur le site de Démograins, en Charente, la filiale Chantegrains du groupe Piveteau, soutenue par CEA Loulay et la coopérative de Mansle, travaille le grain sous bien des formes. Les prestations de services s’accroissent et il est déjà question de pousser les murs.

Concassage, décorticage, triage, calibrage, nettoyage, mais aussi la récente mise sous vide en big bags. Toutes ces prestations sont proposées par la SAS Chantegrains, basée à Lupsault (Charente), à mi-chemin entre Ruffec et Matha. Si l’histoire de la société remonte à 2011, sous l’impulsion de Denis Mouilleau, ancien directeur général de Demograins (filiale du groupe Piveteau depuis 2003) et Jean-Marc Flagey, actuel directeur de Chantegrains, l’entreprise a connu un coup d’accélérateur en 2020 avec sa reprise par le groupe Piveteau.

« Nous avions passé une 10e d’années à végéter, reconnaît Jean-Marc Flagey, lors d’un point presse Vert l’Avenir organisé par le syndicat NACA. Grâce à l’entrée au capital de Piveteau, pour 50 % des parts, accompagné par les coopératives CEA Loulay et Mansle pour 18 % chacune, nous avons pu monter le nouveau projet sur le site Démograins, pour 3 millions d’euros. »

Malgré la très forte hausse du prix du métal sur la période de construction du nouveau site, avec un surcoût de 600 000 euros, soutenu par des fonds FranceAgriMer (1,1 million d’euros), la production à Lupsault a pu être lancée courant 2022.

«Le choix de ce site est stratégique, car Démograins est notre client principal, avec 60% à 70% de nos volumes. D’où des enjeux de réduction de transports et donc d’empreinte carbone améliorées», mettent en avant Jean-Marc Flagey et Morgan Kerjean, directeur de Démograins (CA 30 millions d'euros, 90 000 tonnes de collectes, axé sur des marchés de niches).

Parmi la trentaine de clients, outre les actionnaires négoces et coopératives, Chantegrains compte aussi des agriculteurs du Poitou-Charentes. «Sous 500 kilogrammes, le coût de la prestation devient généralement trop lourd en comparaison du volume travaillé», indique le directeur.

 
Bientôt 10 000 tonnes travaillées

De 8 000 tonnes de grains travaillées sur 2021-2022 (260 000 euros de CA), la SAS est déjà montée à 9 300 tonnes sur 2022-2023 et prévoit d’atteindre les 10 000 tonnes en 2024, pour un chiffre d’affaires de 480 000 euros.

« Nous n’achetons et ne vendons aucune matière, rappelle le directeur. Notre chiffre d’affaires dépend uniquement de nos prestations. »

Maïs (28% des volumes), pois chiche (22%) et blé (9%) constituent les espèces majoritaires, suivies d’une multitude de produits (lentilles, sorgho, moha, millet, cameline, tournesol, lin, chia, épeautre, riz, etc.)

«La bio représente 15% à 20% de nos volumes cette année, contre seulement 5% la première année. Et malgré un marché de la bio en recul, les demandes de prestations augmentent chez nous, pour trier des mélanges essentiellement, et trier l’ergot dans le blé, ou des graines d’adventices, comme de datura ou d’ambroisie, également présentes dans les cultures conventionnelles. Une problématique en hausse d’ailleurs, où notre savoir-faire répond aux exigences de cahiers des charges », poursuit-il.

Équipée d’un trieur plan, de deux trieurs cylindriques, de deux trieurs alvéolaires, d'un trieur optique, mais aussi d'un concasseur et d'un décortiqueur, Chantegrains réalise une multitude d’actions auprès de ses clients, pour des débouchés en alimentation animale, humaine, mais aussi en méthanisation. La certification CSA-GTP et bio ainsi que des équipements assurant la haute qualité de travail (élévateurs autoclean, boisseaux en un seul bloc), garantissent le respect de cahiers des charges exigeants, indique Patricia Ranouil, experte qualité pour le groupe Piveteau, qui précise : «La forte demande pour les protéines végétales nécessite un outil performant comme celui-ci afin d’apporter de la valeur ajoutée aux graines.»

Les déchets sont quant à eux valorisés sous forme de méthanisation, ou auprès de la société de granulation Durepraire pour l’alimentation animale.

 
Stockage déjà saturé

Huit mois après la mise en route de la nouvelle unité, un investissement a été réalisé pour un outil de mise sous vide de big bags avec liner.

«Cette technologie permet la conservation de la matière sans insecticides, détruit les éventuels nuisibles par absence d’oxygène et apporte une meilleure tenue pour la logistique, comme sur les big-bags de lin !» liste Jean-Marc Flagey.

Face aux volumes travaillés en forte hausse, Chantegrains, qui compte pour l’heure trois salariés et deux intérimaires, est passé en horaires élargis 6-20 heures.

«Aujourd’hui, nous sommes contraints par l’espace de stockage limité, sur l’amont comme sur l’aval, avec un stockage palettes déjà saturé. Nous pensons déjà à accroître la zone de stock avec de nouvelles constructions, sûrement alimentées en photovoltaïques pour avancer également sur l’autonomie énergétique», terminent Jean-Marc Flagey et Morgan Kerjean.

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