Coupler les apports de digestats de méthanisation avec de la matière organique fraîche

Les digestats liquides apportent une source d’azote facilement assimilable pour les cultures. Crédit photo: ACE méthanisation

Moins riche en carbone que la biomasse aérienne des Cive, le digestat est un produit organique dont l’utilisation doit être couplée avec des apports de matières organiques exogènes ou par le développement de couverts végétaux entièrement restitués au sol.

"Par sa forme stabilisée, le digestat apporte moins de matière organique labile que si la Cive est restituée au sol, précise Grégory Vrignaud, gérant d’ACE méthanisation. En revanche, il participe à la production indirecte de carbone labile et énergétique dans le sol, lors de l’épandage sur des couverts qui se développent mieux.Ce digestat contribue à accélérer le cycle des éléments minéraux. Localisé au plus près des racines, il est disponible rapidement pour les plantes.

Acquérir l’autonomie en fertilisation organique

"La méthanisation est une forme intelligente de recyclage. Elle a toute sa place dans les interactions avec l’agriculture, affirme Michel-Pierre Faucon, directeur de recherche pour UniLaSalle. Faut-il le rappeler, l’agriculture française est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre, car elle est trop dépendante des engrais minéraux. Nous devons acquérir de l’autonomie en fertilisation organique pour atténuer le changement climatique." Il indique que, dans un système d’exploitation avec méthanisation, on recherche une matière organique qui se dégrade facilement pour apporter de l’azote rapidement aux micro-organismes. "C’est le cas d’une Cive, surtout si elle comprend des légumineuses, précise-t-il. Leurs racines, colonisées par les bactéries symbiotiques fixatrices d’azote, restituent 30 à 60 unités d’azote par hectare. Ce n’est pas négligeable d’un point de vue agronomique, mais aussi économique, compte tenu du coût actuel de l’azote."

Solide ou liquide, le digestat est valorisé sur l’exploitation

Agriculteur et éleveur de porcs dans l’Indre et gérant d’une unité de méthanisation en cogénération, Cyrille Gaimon apporte du fumier et du lisier de porcs, des Cive et des déchets végétaux dans la ration de son digesteur. Il valorise l’ensemble de ses digestats sur son exploitation. Ayant une séparation de phase, il bénéficie à la fois de digestats solide et liquide. "J’apporte entre 20 et 30 m3 de digestat liquide par hectare. La dose varie selon la composition du digestat, en moyenne 3,5 unités d’azote par m3. Les digestats liquides sont épandus avec une rampe à pendillards, avant ou après le semis de colza et sur les Cive. Au printemps, ils fertilisent mes blés. En ce qui concerne la partie solide du digestat, je l’épands avant les cultures de printemps ou d’automne. Les digestats représentent 75% de ma fertilisation, le reste est apporté sous forme minérale."

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