Colza : la méthode Push&Pull pour lutter contre les ravageurs

L'évaluation des intercultures pièges pilotées a été menée chez 26 partenaires dans le cadre d’un autre projet piloté par Terres Inovia.

Crédit photo Terre Inovia
Depuis 2021, le programme R2D2 expérimente la mise en place d’intercultures pièges pilotées. D’après Michaël Geloen, ingénieur chez Terres Inovia, les premiers résultats d’expérimentation montrent déjà l’intérêt sur les cultures de colza : cette stratégie perturbe le comportement des insectes.

Inspirée par la méthode Push&Pull – en français « répulsion et attraction » –, cette expérimentation consiste à implanter des bandes de couverts végétaux composés de brassicacées attractives. Son objectif: diluer les populations de ravageurs.

Cette technique prend en compte la capacité de déplacement des altises, qui est d’environ 4 km depuis la sortie d’estive en septembre.

Des intercultures attractives pour les ravageurs

Pour autant, dans le cadre des essais, ces bandes d’intercultures pièges sont positionnées à proximité des cultures de colza. Leur rôle est d’attirer les ravageurs adultes qui émergent autour du 15 septembre.

« Lorsque les larves de grosses altises présentes sur l’interculture piège atteignent le stade L2, le couvert est détruit. Il faut faire exploser les tiges pour faire sortir les larves qui, à ce stade, ne seront pas capables de survivre », explique l’ingénieur qui accompagne les agriculteurs du réseau R2D2.

Intercultures pièges : radis chinois ou navette ?

Au début du programme, en février 2021, des comptages larvaires ont montré des écarts de colonisation sur feuillage en fonction des espèces de brassicacées. Sur la navette et le radis chinois, la présence de larves de grosses altises était largement supérieure à celle relevée sur la cameline ou sur la moutarde blanche.

Sur la base de cette attractivité supposée, il a été proposé aux agriculteurs du réseau R2D2 d’utiliser du radis chinois comme interculture piège, car il est plus facile à détruire que la navette qui, elle, nécessite un travail du sol:

« Le projet R2D2 a également montré que ces intercultures doivent être semées à la même période que les cultures de colza à une densité de 15-25 plants par mètre carré. En revanche, par mesure de prophylaxie, les parcelles avec des antécédents "hernie des brassicacées" sont à éviter. »

Des expérimentations qui se déploient

Bien que les deux années d’expérimentation semblent montrer l’intérêt de ces cultures pièges pilotées, Michaël Geloen juge le recul insuffisant:

« Le projet R2D2 reconduit ses expérimentations. Nous allons pouvoir acquérir des données pluriannuelles et confirmer nos premiers résultats. De plus, des questions sont encore à l’étude. Quel est le ratio idéal entre les surfaces de colza et les surfaces d’interculture ? Quelle est la distance la plus adaptée pour positionner ces intercultures pièges ? »

Depuis 2022, ces expérimentations ont pris de l’envergure. En effet, l’évaluation de ces intercultures pièges pilotées a été menée chez 26 partenaires dans le cadre d’un autre projet piloté par Terres Inovia. Ce projet intitulé Adaptacol évalue les alternatives pour maîtriser les ravageurs d’automne du colza, dans le cadre de l’après Phosmet.

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