Adventices et couverts vivants: une équation pas si simple à résoudre

Allongement des rotations, faux semis… Les agriculteurs associent les leviers agronomiques pour ne pas se laisser envahir. Malgré ses effets concurrentiels sur la flore spontanée, un couvert permanent peut-il être un levier d’action dans la gestion des adventices? Si en théorie, oui, le couvert permanent lutte contre l’enherbement, il arrive que sur le terrain tout ne se passe pas aussi bien que prévu.

"Parfois, il faut savoir sacrifier son couvert", affirme Jérôme Labreuche, ingénieur chez Arvalis.

Pour cet expert, c’est évident: un couvert permanent peut lutter contre les adventices ! Pourtant, Jérôme Labreuche nuance ses propos. En effet, pour jouer efficacement ce rôle, un couvert doit être à la fois poussant et homogène.

"Les observations de terrain montrent que les couverts denses et vigoureux concurrencent la flore spontanée. Par exemple, lorsque les conditions d’humidité post-récolte sont suffisantes, un couvert de trèfle blanc implanté sous couvert de colza étouffe facilement des repousses estivales", précise Jérôme Labreuche.

Agir pendant l’interculture

Malheureusement, les conditions ne sont pas toujours optimales. Il arrive que des couverts entrent en dormance, se dégarnissent ou encore s’implantent mal. Tant que la culture n’est pas en place, certaines interventions mécaniques ou de sursemis peuvent remédier au salissement de la parcelle.

Pendant l’interculture, si besoin, Jérôme Labreuche recommande un ou plusieurs broyages. En effet, cette pratique limite le développement et la floraison de certaines annuelles et vivaces, sans pour autant perturber intensément le couvert.

La chimie en dernier recours

En revanche, lorsque la culture est installée, les leviers d’action à disposition s’amenuisent. "Le recours à des interventions chimiques peut encore sauver la situation", suggère Jérôme Labreuche. Pourtant, ces applications d’herbicides sont assez délicates en raison de la sélectivité des produits.

Avant toute chose, la flore adventice présente dans le couvert vivant détermine la faisabilité d’un désherbage chimique: "En présence d’adventices dicotylédones, on perd parfois la possibilité d’intervenir, rappelle l’ingénieur d’Arvalis, avant d’évoquer le cas de certaines monocotylédones. Des stratégies de luttes chimiques contre des espèces précises reposent sur des produits incompatibles avec les couverts. C’est le cas notamment des sulfonylurées anti-brome non sélectives des légumineuses."

Les produits des programmes d’automne, comme le prosulfocarbe ou les solutions de flufénacet et de pendiméthaline, et d’autres encore sont en général sélectifs des couverts permanents.

"Le choix d’un herbicide adapté est la première difficulté. Ensuite, il faut être très prudent au niveau des dosages, car si l’on tape trop fort, on détruit son couvert", prévient Jérôme Labreuche.

Adopter une stratégie opportuniste

"Un couvert vivant doit avant tout apporter un service", estime Jérôme Labreuche. Quand ce couvert est plus ou moins couvrant en fonction des saisons ou qu’il devient hétérogène, il convient de s’interroger sur l’intérêt de le conserver vivant.

 

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