Cancers: des risques différents selon les cultures

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Le risque de cancer du poumon est plus élevé chez les agriculteurs engagés dans la culture des pois. Ce risque est réduit chez les éleveurs de bovins ou de chevaux pendant plus de vingt ans. C'est ce qui ressort des derniers résultats de l’étude Agrican, présentés lors du colloque de l’Anses sur les expositions professionnelles aux pesticides le 28 octobre dernier. 

Quant au risque de cancer de la prostate, il est plus élevé chez les agriculteurs cultivant du tournesol, du tabac, des fruits et des pommes de terre, et chez les éleveurs de bovins. Selon Pierre Lebailly, coordinateur d’Agrican, il est intéressant de noter que les travailleurs engagés dans la culture de fruits n’étaient pas à risque de cancer de la prostate ; mais ceux qui avaient effectué certaines tâches spécifiques, comme la récolte des fruits pendant plus de dix ans, l’étaient.

Environ 180000 personnes ont été recrutées pour cette étude : 54% d’hommes, 54% de propriétaires de fermes, 50% de retraités. Les causes de décès et l’incidence du cancer des membres de la cohorte sont suivies depuis le premier recrutement.

EPI : des performances variables

L’Anses a évalué l’efficacité des équipements de protection individuelle (EPI) portés par les utilisateurs de produits phyto. Il est ressorti que l’offre de vêtements de travail et d’EPI disponible sur le marché français est assez diversifiée. Elle permet de proposer, dans les circuits de distribution destinés au secteur agricole, des solutions adaptées à de nombreuses situations d’exposition, apportant un haut niveau de performance, tant à la pénétration qu’à la perméation.

 

Toutefois, le port d’EPI n’est pas toujours pratiqué par les applicateurs pendant les phases de travail pour lesquelles il constitue pourtant une des conditions de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) des produits utilisés.

Les combinaisons certifiées en tant qu’EPI, dont les performances sont variables en termes de perméation, avec des performances élevées pour les types 3, présentent, pour la plupart, un niveau de confort jugé comme médiocre, faible ou très faible par les agriculteurs. Elles ne sont pas totalement adaptées aux contraintes inhérentes à certaines activités. En revanche, les EPI partiels de type blouse sont performants et confortables et sont adaptés pour certaines activités. Ainsi, les applicateurs portent le plus souvent des vêtements de travail, tels que des cottes en coton ou polyester/coton, qui présentent une résistance mécanique élevée et sont mieux supportés en situation de stress hydrique. Ces vêtements ne sont actuellement pas couverts par une norme ou une certification et ne peuvent être considérés comme des vêtements de protection au sens de la directive 89/686/CEE dite directive EPI.

« Si des progrès ont été réalisés en matière de sensibilisation des agriculteurs à l’importance de se protéger des expositions aux produits, notamment dans le cadre de la formation Certiphyto, il reste d’importants efforts à accomplir en ce sens », indique l’Anses.

Elle recommande que de nouvelles initiatives soient prises afin de sensibiliser tous les agriculteurs aux enjeux sanitaires. Par exemple, des guides de bonnes pratiques par filières devraient être diffusés largement.

En savoir plus

Anses: Expositions aux pesticides des utilisateurs et travailleurs agricoles

MSA: santé et sécurité au travail

 

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