Avec son stand de 240 m² dans le hall 1, animé par près d’une centaine d’agriculteurs adhérents sur les neuf jours, la coopérative Terrena souhaite toucher le grand public au Salon de l’agriculture. L’objectif est de présenter sa démarche Nouvelle Agriculture, à laquelle elle espère convertir la moitié de sa production d’ici dix ans.
Un robot de désherbage, des lunettes et des matelas connectés, ou encore une maquette de microméthanisation à la ferme… Le tout expliqué chaque jour par une dizaine d’agriculteurs aux gilets rouges estampillés « Agriculteur sentinelle de la terre ». Bienvenue au stand Terrena, dans le hall 1 du Salon de l’agriculture. Si la coopérative de l’Ouest avait participé pour la première fois à l’événement il y a deux ans, aux côtés de Super U, pour présenter sa démarche Nouvelle Agriculture (NA), elle a décidé cette année de faire cavalier seul, avec l’ambition de toucher directement le grand public sous l’angle pédagogique, explique Christophe Couroussé, directeur marketing stratégique et communication du groupe Terrena :
« Il y a deux ans, nous étions venus plutôt en découverte. Cette année, nous avons un stand clairement orienté grand public. Le but est de retisser le lien entre agriculteur et consommateur. Plutôt que de mettre en avant notre coopérative Terrena, c’est la démarche de Nouvelle Agriculture qui est présentée et expliquée aux visiteurs. En neuf jours, vous pouvez toucher 1% des consommateurs français ! Le produit permet de faire le lien entre producteur et consommateur. Pour apporter de l’information sur le produit, nous avons choisi de présenter l’innovation technologique au service de l’agriculture, ainsi que des dégustations. »
Car pour Christophe Couroussé, si la crise agricole est conjoncturelle, elle est aussi structurelle, d’où l’importance de recréer du lien entre producteurs et consommateurs sur la durée, en capitalisant sur cette démarche de la Nouvelle Agriculture. Après le lapin, le porc, le poulet et la farine, d’autres produits doivent emprunter le chemin de la Nouvelle Agriculture, notamment le bœuf pour la fin 2016.
« Dans cette démarche de pédagogie auprès du grand public, les adhérents de Terrena se sont montrés partants, explique le directeur marketing. Une petite formation leur a été apportée pour savoir comment aborder les visiteurs. Quant au message, ils connaissent leur métier, donc ils sont les plus à même de répondre en toute transparence aux questions », complète-t-il.
50% de la production NA d’ici dix ans
Pour Christophe Couroussé, l’objectif de Terrena est d’arriver d’ici à dix ans à proposer 50% de la production de ses adhérents en démarche NA. Si en lapin et porc, cet objectif est déjà atteint, il sera plus compliqué à obtenir en céréales, avoue le directeur marketing. Mais l’envie est là, et la valorisation semble au rendez-vous :
« Le porc NA est payé 12 centimes par kilo de plus au producteur, en lapin, c’est 10 centimes par kilo de plus, et en blé, c’est 11 euros par tonne supplémentaires ! Il y a une plus-value pour l’agriculteur. Cela permet aussi de créer des partenariats avec les distributeurs comme Système U depuis plus de deux ans, dans une logique apaisée. »
Investissement sur la durée
Si le coût du stand de 240 m² n’est pas dévoilé, Christophe Couroussé reconnaît qu’il s’agit bien là d’un réel investissement, qui doit se faire aussi sur la durée :
« Au-delà de notre action pour toucher le grand public, le Salon de l’agriculture est aussi l’occasion d’interpeller et rencontrer les élus politiques, mais aussi nos clients. Nous y croisons une très grande part de nos clients de la grande distribution. »
