L'orobanche, nouvelle ennemie des abeilles

La commune de Saint Pierre de Juillers (Charente-Maritime) est le cœur du foyer d'infestation de l'orobanche sur colza. Sur la Coopérative agricole de Saint Pierre de Juilliers, les surfaces de colza dépassaient les 1 800 ha au début des années 2000. Selon Jacky Auvinet, conseiller culture à la coopérative, aujourd'hui elles ne représentent plus que 750 ha. Cet effondrement de près de 60% des surfaces de colza inquiète les agriculteurs. Céréalier, Maxime Guiberteau a été obligé d'arrêter la production de colza sur une partie de son exploitation qu'il a remplacée par des pois et du tournesol.

Une autre victime de la prolifération de l'orobanche est l'abeille. « Le colza constitue une source d'alimentation majeure pour les butineuses, explique Philippe Lecompte, apiculteur bio professionnel et président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles. En effet, avec le tournesol, le colza assure environ les deux tiers de la production de miel en France. Sa disparition risque d'avoir des conséquences dramatiques pour le secteur apicole déjà en crise. » Il souligne également le rôle clé du colza pour permettre un bon développement des colonies de butineuses au printemps : « C'est en effet grâce aux apports de pollen et de nectar issus des champs de colza que les populations d'abeilles dans les ruches passent de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d'individus. »

Peu de solutions sont actuellement disponibles pour contrôler l'expansion de cette espèce invasive. En lien avec les semenciers, les techniciens de la Coopérative agricole de Saint Pierre de Juillers testent les différentes variétés de colza en plein champ. Cela leur permet d'évaluer celles qui ont un bon comportement de tolérance vis-à-vis de l'orobanche et de les recommander aux agriculteurs. Mais cette solution peut se montrer insuffisante dans certaines situations pour garantir un bon contrôle de l'espèce invasive.

« Les variétés tolérantes aux herbicides de post-levée peuvent ainsi constituer une solution complémentaire à la tolérance variétale », ajoute Philippe Lecompte. Cette innovation devrait être prochainement testée par les agriculteurs pour s'assurer de son efficacité. Utilisées sur tournesol pour lutter contre l'ambroisie, ces variétés tolérantes restent attractives pour les abeilles et les pollinisateurs sauvages, selon les observations menées par le Réseau Biodiversité pour les Abeilles.

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