Accompagner les élèves dys vers la réussite

Ryann Dubois, un lycéen breton, lui-même atteint de troubles dys, a créé ces autocollants permettant de transformer un clavier classique en clavier dys. Photo : R2dtooldys

Charlotte Matkovic souffre d’une grave dyslexie et de troubles neurologiques. Malgré ses difficultés, elle a su mener une scolarité tout à fait normale grâce à certains aménagements. Elle explique en quoi l’enseignement agricole facilite la réussite des étudiants souffrant de troubles dys.

Malgré une très forte dyslexie et des troubles neurologiques affectant son bras gauche, Charlotte Matkovic a réussi une scolarité exemplaire en obtenant un Bac pro viticulture, un BTSA technico-commercial vins, puis une licence professionnelle d’œnotourisme. Elle a trouvé au sein de l’enseignement agricole un dispositif éducatif prompt à accompagner au mieux les élèves souffrant de ce type de handicap.

« Comme il était très compliqué pour moi de prendre des notes écrites en raison de mes problèmes neurologiques, l’utilisation d’un ordinateur était nécessaire, mais ce n’était pas toujours vu d’un bon œil quand j’étais encore au collège dans l’Éducation nationale, explique la jeune femme. Lorsque je suis entrée en lycée agricole, je me suis présentée aux enseignants comme une personne assez lente, qui pouvait facilement être distraite par un élément extérieur. J’ai également exposé les soucis causés par ma dyslexie, à savoir des difficultés à construire des phrases à l’écrit, à mettre les mots dans le bon ordre. Ce à quoi la plupart des profs m’ont répondu : "Et alors ? Où est le problème ?" Cela m’a totalement soulagée, car pour eux, ma dyslexie ne faisait pas de moi une élève différente et n’enlevait rien à mes capacités. Sans oublier l’attention constante que me portait Thomas Baradel, le référent inclusion scolaire du lycée agricole de Rouffach. Il ne m’a jamais lâchée et n’a pas cessé de croire en moi et de m’encourager ! »

Durant toutes ses études, Charlotte a pu garder auprès d’elle son indispensable compagnon : l’ordinateur. Elle a continué à être suivie de près par un orthophoniste et aussi un ergothérapeute qui lui a appris comment taper sur son clavier sans le regarder, une capacité qu’elle a pu développer en moins de trois mois, preuve irréfutable de son envie de réussir.

« J’ai pu aussi bénéficier de temps supplémentaires lors de mes examens, ajoute-t-elle. J’ai également pu passer certaines matières à l’oral, ce qui est plus facile pour moi. » Dans ce cas, un enseignant était autorisé à rédiger les brouillons selon les indications de la jeune femme.

Jouer la carte de l’honnêteté lors des entretiens d’embauche

Après son BTSA, c’est avec une certaine appréhension que Charlotte remet un pied dans l’Éducation nationale pour sa licence professionnelle œnotourisme. « Là encore, j’ai pu voir la différence avec l’enseignement agricole dans la façon dont peuvent être perçues les personnes souffrant de troubles dys. Certains professeurs pensaient que mon ordinateur allait me permettre de tricher aux examens ! J’ai dû faire preuve de pédagogie pour qu’ils comprennent que ce n’était pas le cas. »

Actuellement en recherche d’emploi, elle travaillait encore récemment comme animatrice commerciale au domaine viticole de la ville de Colmar. « Dans mon métier, ma dyslexie reste problématique dès qu’il s’agit de produire des écrits : répondre à des collègues par mail, communiquer sur les réseaux sociaux pour annoncer des événements… Cela me prend beaucoup plus de temps. Mais je n’hésite pas à me faire relire. » Car la jeune femme n’a jamais caché sa dyslexie lors des entretiens de recrutement : « Je préfère jouer la carte de l’honnêteté, et à aucun moment je n’ai ressenti que ce problème pouvait bloquer ma candidature. »

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