Brésil : une consommation de vins boostée par la Covid, selon Emil Lecamp

Emil Lecamp, importateur au sein de Cantu Importadora. Photo : Cantu.

Emil Lecamp, importateur au sein de Cantu Importadora (groupe Wine.com.br), plus gros importateur BtoB brésilien de vins, donne sa vision du marché local, notamment pour les vins français. Avec un marché d’importation à 35 % des volumes, le Brésil possède des particularités non négligeables sur le secteur du vin, très bataillé sur les prix.

« Lors du confinement, il était bien vu d’apparaître avec un verre de vin à la main sur les réseaux sociaux au Brésil – bien plus qu’une bière, qui est pourtant la boisson la plus bue et de loin, avec 50 l/an/habitant –, entraînant des ventes en hausse de 27 % en 2020, puis 5 % en 2021 ! » ​​​​​​ se souvient Emil Lecamp, importateur au sein de Cantu Importadora, plus gros importateur BtoB brésilien de vins, racheté il y a deux ans par la société Wine.com.br, premier acteur d’e-commerce en vin (12 % des importations de vins à eux deux). « Viser un doublement de la consommation à 5 ans semble très optimiste, mais nous croyons tout de même dans une belle croissance du marché brésilien », poursuit-il. Avec un marché d’importation représentant 35 % des volumes, le Brésil a des particularités non négligeables, selon l'importateur : « Près de 60 % des vins vendus au Brésil sont des vins locaux très sucrés, fabriqués avec du raisin de table, situés dans l'entrée de gamme à moins de 2 euros la bouteille, vendus à 80 % en supermarchés. Et traditionnellement, les Brésiliens apprécient les vins plutôt américanisés, plus doux. »

Valoriser le vin français pour faire face aux produits d'importations voisins

Très bataillé sur les prix, le marché fait la part belle aux produits d’importation voisins, Chili et Argentine, épargnés par les taxes. « Pourtant, la France peut avoir une place sur le marché d’entrée ou de milieu de gamme, avec des appellations bien travaillées, comme certains Bordeaux. Attention à ne pas tomber dans une offre peu qualitative, comme cela s’est malheureusement fait lors de la Covid, néfaste pour l’image de la France », met en garde Emil Lecamp. À côté du marché lowprice, les vignobles français réputés – Bordeaux, Bourgogne, Rhône – tirent aussi leur épingle du jeu, sur des valorisations bien supérieures. « Nous n’avons jamais autant vendu de bouteilles d’une référence à un prix autant élevé depuis notre référencement de la Maison Albert Bichot », poursuit l’importateur. Cependant, du travail reste à faire pour promouvoir les vins français au Brésil. « Le travail sur la notoriété des appellations doit être poursuivi. Les rosés sont en pleine expansion, en particulier ceux de Provence. Nous avons également connu un boom du champagne lors du confinement. Actuellement, nous comptons 80 références françaises sur les 450 vins issus de 13 pays, avec une part de la France autour de 6-7 % des vins importés. »

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