Depuis 2016, les sacs en plastique mis à disposition aux rayons fruits et légumes sont interdits pour limiter la pollution plastique. La loi Agec, entrée en vigueur en juillet 2023, interdit les emballages plastiques des fruits et légumes.
Des alternatives telles que les sacs en plastique biosourcés et compostables à domicile ont été mises en avant car jugées plus durables.
Cependant, l’usage des sacs compostables ne serait pas aussi responsable qu’il n’y paraît. L’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) a publié un avis en mai dernier sur les limites des plastiques compostables.
L’Ademe rappelle d’abord la différence entre « compostable » et « biodégradable » : l’un se biodégrade dans un milieu de compostage et l’autre dans un environnement naturel.
Plastique compostable : « pas une solution face à la pollution »
Un plastique « compostable » abandonné dans la nature ne parviendra pas « à se biodégrader suffisamment vite dans l’environnement pour ne pas générer d’impacts sur les écosystèmes », appuie l’Agence.
Ainsi, l’Ademe martèle que « le choix d’un plastique compostable ne constitue pas une solution face à la pollution plastique ». De plus, même compostés correctement, ces plastiques ne se dégraderaient pas complètement.
« Des tests en conditions réelles ont révélé qu’au terme des délais normés – six mois en filière industrielle et douze mois en filière domestique – des morceaux de plastiques de quelques millimètres pouvaient subsister », indique Alice Gueudet, ingénieure au service écoconception et recyclage de l’Ademe, dans Ademe Magazine.
Les emballages compostables comme contenant de collecte
L’ingénieure rajoute que « ces plastiques n’apportent quasiment aucun bénéfice agronomique pour les cultures, contrairement aux biodéchets ».
Toutefois, l’Ademe indique que le plastique compostable « peut présenter un intérêt s’il permet d’accroître ou de faciliter la valorisation organique des déchets en tant que contenant de collecte ».
De plus, « pour que ces emballages compostables soient pertinents d’un point de vue environnemental, ils ne doivent pas perturber les filières de traitement des déchets », rajoute l’Ademe.
Jeter l’emballage compostable dans le bac jaune
Finalement, pour limiter l’impact environnemental de ces plastiques compostables, l’Ademe recommande de réduire la consommation d’emballage de toute sorte.
L’Agence indique aussi aux ménages de « mettre l’emballage en plastique compostable dans la poubelle des recyclables plutôt que dans le flux destiné au compostage ».
