Ce travail sénatorial est le fruit de plusieurs dizaines d'échanges avec des proches de victimes, des agriculteurs en difficulté et des acteurs du monde agricole, recueillis lors de déplacements sur le terrain et lors d'une consultation en ligne anonyme organisée sur le site Internet du Sénat. Les rapporteurs ont également recueilli l’avis de l’ensemble des préfectures départementales de France et des chambres d’agriculture.
« Les nombreux récits que nous avons reçus témoignent de la vivacité du phénomène, de ses ravages au sein des familles d’agriculteurs, mais également de l’attente, forte, du monde agricole à l’égard de l’État et de la société. Le tabou commence à se briser, et nous devons continuer à œuvrer pour apporter un réel soutien à tous ceux qui réalisent le métier de nourrir les Français », a déclaré Françoise Férat en conférence presse.
Identifier et accompagner les agriculteurs en détresse
Dans ce rapport, les sénateurs qui attendent de l'État « de jouer pleinement son rôle et de mettre en œuvre une vraie politique publique de soutien aux agriculteurs », formulent 63 propositions, rassemblées autour de cinq axes. Le premier incite à mieux connaître et reconnaître le phénomène de détresse en agriculture. Les rapporteurs demandent notamment de renforcer la connaissance statistique du phénomène du suicide, et de faire de l’agriculture française une grande cause nationale. Le deuxième axe vise à « mieux prévenir la détresse des agriculteurs en renforçant leur mieux-être »: vivre d’un revenu et d’une retraite décents, améliorer les conditions de travail, consolider l’aide au remplacement et encourager un suivi régulier de la santé des exploitants. L’identification des personnes à risque, l’accompagnement des agriculteurs en difficulté et l'accompagnement des familles agricoles endeuillées font également l'objet de pistes.Ce rapport du Sénat sera remis le 24 mars au ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, qui a déclaré l'attendre pour formuler son plan d'action sur la question.