Dernier congrès Légumes de France pour le président Jacques Rouchaussé

Passation de pouvoir Légumes de France

Jacques Rouchaussé au centre avec ses deux successeurs, Cyril Pogu et Bruno Vila. 

Crédit photo Légumes de France

Après onze années de présidence et une vie entière au service du syndicalisme, Jacques Rouchaussé tire sa révérence lors du congrès annuel de Légumes de France. Un congrès 2023 bien chargé qui se tient, cette année, à Saint-Pol-de-Léon avec près de 450 participants, un record.

11 années de présidence et de progrès

« Sous mon impulsion, les maraîchers Légumes de France ne sont plus des concurrents mais ce sont des partenaires », lance Jacques Rouchaussé. L’évolution des mentalités, le dialogue, l’échange, l’entraide, c’est ce que le président retiendra de ces mandats. « Le conseil d’administration du 29 novembre dévoilera les noms des deux co-présidents qui me succéderont », indique Jacques Rouchaussé évoquant un probable duo nord-sud.

En attendant, Jacques Rouchaussé continue sa mission et il entend bien faire remonter quelques requêtes au gouvernement via le ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, qui sera présent demain à Saint-Pol-de-Léon. « Le recours à la main d’œuvre occasionnelle est un vrai sujet. Nous avons signé des conventions pour les travailleurs saisonniers mais pour améliorer la compétitivité des exploitations, il faut aussi être plus performant avec les salariés permanents. Nous allons demander au ministre d’avoir le même allègement sur nos permanents que nos occasionnels », précise-t-il. Il en profitera également pour demander la remise en place du coefficient multiplicateur car le processus est trop long. Réactivité et juste rémunération au producteur, voilà les maîtres mots.

Jacques Rouchaussé se réjouit des progrès que la filière a réalisé ses dernières années. La mise en place concrète du plan de souveraineté, continuité du « Livre Blanc », devrait également faire évoluer la profession dans le bon sens. Sans omettre le travail de recherche qui vise à limiter l’utilisation des produits phytosanitaires et à trouver de nouveaux produits de substitution.

Transmission et installation, comment les encourager ?

Cette année, Légumes de France a choisi deux thèmes sensibles pour la pérennité des exploitations. Une première table ronde « Transmission et installation, comment les encourager » soulève la question du renouvellement des générations. « Dans la filière légumes, les installations sont un peu plus nombreuses qu’en arboriculture par exemple. Nous avons des exploitations très diverses et pour avoir des repreneurs, l’image de notre métier est importante », rappelle Jacques Rouchaussé.

Depuis plusieurs années, la filière s’est modernisée et a tenté de réduire au maximum la pénibilité grâce à la robotique et la mécanisation. « Un serriste qui s’installe doit avoir une très grande technicité car les serres sont de plus en plus high tech. Le maraîcher en plein champ a aussi évolué et s’est modernisé avec la mécanisation. Toutes ces innovations rendent notre métier plus attractif », poursuit-il.

Le développement de la mécanisation et robotique fait d’ailleurs partie d’un programme de recherche porté par le CTIFL.

L’eau, un bien commun à préserver

Dans des conditions viables avec une exploitation rentable, le taux d’installation en maraîchage progresse. Pour favoriser les installations, il faut aussi poursuivre les recherches et offrir aux producteurs des solutions. « Sans transmission, sans installation, le plan de souveraineté de la filière fruits et légumes est voué à l’échec », rappelle-t-il. Et sans eau aussi. Car produire des légumes sans eau n’est pas si simple. « L’eau est un bien précieux que nous devons partager avec le consommateur. Nous avons besoin d’eau pour faire pousser nos légumes. Avec les conditions climatiques actuelles, des bassins de rétention à taille humaine, permettrait de stocker l’eau en hiver pour ensuite la restituer », note-t-il. Ce sera l’objet de la seconde table ronde organisée vendredi. « Pour réaliser des économies d’eau, mais aussi d’intrants et de produits phytosanitaires, il est possible de couvrir nos exploitations avec des abris froids. Grâce à cette technologie, nous pouvons contrôler la climatologie », indique le président.

Adaptation aux changements climatiques

Légumes de France met en avant des solutions pour s’adapter aux changements climatiques. « Nous sommes également en pleine réflexion sur l’adaptation variétale », précise-t-il. En mars 2023, le CTIFL avait notamment signé une convention avec Inrae pour accélérer la recherche variétale pour s’adapter aux changements climatiques.

« Le producteur tient compte du dérèglement climatique dans sa réflexion de mise en culture. Dans quelques années, nous observerons un glissement de productions du Sud vers le Nord. Au CTIFL, nous faisons déjà des tests sur les agrumes et avocats », souligne Jacques Rouchaussé.

Le congrès Légumes de France se clôturera vendredi après-midi après la visite de Savéol Nature.

 

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