Mécalive : l'événement au champ des Cuma

Mécalive

Cette édition normande de Mécalive a fait la part belle aux démonstrations de semis de cultures de printemps, ainsi qu’aux épandages de fumier et lisier.

Crédit photo Willy Deschamps
Le 16 mai 2024, se tenait à Beuzevillette, en Seine-Maritime, l’événement Mécalive organisé par le réseau Cuma. Les Mécalive sont des journées aux champs autour de thématiques agricoles (travail du sol, couverts végétaux, épandage, semis...). Ils se caractérisent par des raids machines organisés par le réseau Cuma et des démonstrations libres organisées par les constructeurs présents pour observer des machines récentes en action.

Cette édition normande de Mécalive a fait la part belle aux démonstrations de semis de cultures de printemps, ainsi qu’aux épandages de fumier et lisier. Les grandes thématiques abordées concernaient la gestion des adventices, le travail du sol et l’agronomie, ainsi que la délégation des travaux agricoles.

Gestion des adventices

Ce premier atelier présentait notamment des leviers autres que la chimie pour gérer les adventices. Des leviers qui sont à combiner entre eux, car tous n’ont pas la même efficacité sur toutes les familles d’adventices.

Parmi eux figurent :

  • la prédation par certains insectes qui peuvent consommer les graines d’adventices ;
  • une rotation diversifiée ;
  • le faux-semis ;
  • le labour occasionnel (tous les 4 à 5 ans) ;
  • la récolte ou le broyage des menues pailles ;
  • ou encore l’écimage.

Philippe Chuffard, agriculteur dans l’Eure, a fait part de son expérience. Travaillant en assolement commun, il a revu ses rotations face au développement du ray-grass.

« J’ai introduit la culture du maïs dans mon assolement. La rotation s’articule notamment d’un maïs, puis d’un pois, suivi d’un colza. L’objectif est d’avoir trois ans de cultures de dicotylédones. »

Le maïs a également favorisé l’introduction du labour sur l’exploitation. L’agriculteur envisage aussi la pulvérisation en bande combinée au binage afin de gagner en efficacité.

« Si le désherbinage permet de diminuer d’un tiers les IFT [Indices de fréquence de traitement, NDLR], attention toutefois aux créneaux entre désherbage mécanique et chimique qui sont différents », préviennent les intervenants des Cuma et de la chambre d’agriculture de Normandie.

adventices
L'un des ateliers présentait notamment des leviers autres que la chimie pour gérer les adventices.
Crédit photo : Willy Deschamps

Tassement des sols

L’un des ateliers concernait le sol et la matière organique. Outre l’apport de matière organique, les conditions d’interventions dans la parcelle sont déterminantes pour la préservation de la structure du sol.

Pour Florian Frémont, conseiller Cuma Normandie Ouest, « il faut essayer de réduire l’impact du trafic, car les engins sont de plus en plus lourds ».

Il évoque aussi l’adéquation tracteur-outil qui influe sur la consommation de GNR et la préservation des sols. Les Cuma ont notamment comparé un tracteur de 250 ch face à un tracteur de 175 ch avec un semoir de 4,5 m porté, et le même appareil en version traînée sur les deux tracteurs.

Le coût d’utilisation du 4,5 m porté sur le 250 ch s’élève à 96 €/ha, tandis que celui du 4,5 m traîné sur le 175 ch s’élève à 98 €/ha. Pour un coût d’utilisation presque identique entre les deux ensembles (250 ch–4,5 m porté et 175 ch–4,5 m traîné), il est possible d’avoir un combiné 4,5 m traîné sans surinvestir dans un tracteur plus gros et souvent plus lourd.

Les Cuma annoncent une différence de prix de 70.000 € entre un 250 ch et un 175 ch. Elle est de 15 à 20.000 € entre un semoir 4,5 m traîné et un 4,5 m porté. Le conseil est donc plutôt d’investir dans le combiné et de garder les puissances existantes.

impact du trafic
Pour Florian Frémont, conseiller Cuma Normandie ouest, « il faut essayer de réduire l’impact du trafic, car les engins sont de plus en plus lourds ».
Crédit photo : Willy Deschamps

Adéquation tracteur-outil

Il a aussi été comparé le tracteur de 250 ch avec le semoir de 4,5 m traîné, face à un semoir de 6 m traîné. Il en résulte une consommation de carburant de 19,4 l/ha avec le 4,5 m traîné, là où avec le semoir de 6 m, le même tracteur ne consomme que 14 l/ha.

Outre la consommation, le débit de chantier est également supérieur. Celui-ci passe de 2,7 ha/h à 3,5 ha/h avec l’appareil de 6 m. Quant au coût d’utilisation, il est estimé par les Cuma à 111 €/ha avec le 4,5 m traîné, contre 85 €/ha avec le 6 m traîné.

Épandage et qualité de l'air

Autour des matériels d’épandage, Mécalive a mis en avant des équipements assurant une meilleure qualité d’apport et qui réduisent les pertes ammoniacales. Des outils grâce auxquels les cultures peuvent mieux valoriser les engrais organiques.

L’un des enjeux de l’épandage d’effluents est celui de la qualité de l’air. À ce sujet, était notamment mis en avant sur le Salon le projet Eqair, en partenariat avec les Cuma et Atmo Normandie (observatoire de la qualité de l’air).

rampe à patins
Pierre Bely, sales manager chez Oxbo : « Sur nos automoteurs d’épandage de lisier, la plupart des clients optent pour une rampe à patins plutôt que pour un enfouisseur type déchaumeur à disques ou à dents. »
Crédit photo : Willy Deschamps

Le projet, d’une durée de 3 ans, vise à trouver des leviers pour diminuer cette part d’ammoniac dans l’air lors des épandages. Des essais ont été conduits pour mesurer la volatilisation NH3 selon les équipements montés sur les tonnes à lisier.

Entre buse, pendillard haut, pendillard bas, enfouisseur prairie et enfouisseur polyvalent, il en ressort que la concentration en ppm de NH3 dans l’air est inférieure de 97 % en faveur de l’enfouisseur polyvalent face à la buse (une heure après épandage).

Cette donnée est de -92 % pour l’enfouisseur prairie, de -77 % pour le pendillard bas et de -71 % pour le pendillard haut (toujours par rapport à la buse). Ces essais démontrent l’importance des équipements d’épandage sur les tonnes à lisier face à une simple buse.

« Sur nos automoteurs d’épandage de lisier, la plupart des clients optent pour une rampe à patins plutôt que pour un enfouisseur type déchaumeur à disques ou à dents. Si le coût à l’achat est supérieur pour la rampe à patins, les clients notent toutefois une consommation de carburant inférieure par rapport à un enfouisseur », témoigne Pierre Bely, sales manager chez Oxbo.

strip-till StripCat
Mécalive a aussi réuni un plateau de huit matériels de semis. Parmi eux, cette combinaison strip-till StripCat et semoir monograine Chief de chez Agrisem.
Crédit photo : Willy Deschamps

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