L’agriculture biologique pénalisée par des rendements trop faibles

Le rendement du blé tendre bio est en moyenne inférieur de 57 % à celui de sa version traditionnelle. ©Patrick Daxenbichler/Adobe Stock

Le dernier rapport de l’Agreste sur les rendements agricoles concernant les grandes cultures est sans appel. L’agriculture conventionnelle permet une production bien supérieure par rapport à son alternative biologique.
 

Dans l’ensemble, les rendements sont meilleurs de 25 % à plus de 50 % en fonction des céréales. Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire avait commandé une enquête très détaillée. Menée de 2018 à 2022, elle a permis d’étudier et de comparer la productivité de chaque région de métropole pour huit cultures parmi les plus présentes sur le territoire.

De fortes disparités...

Dans la proportion entre agriculture biologique et conventionnelle, selon les cultures, la situation est très différente. À titre d’exemple, le soja bio est très bien implanté, puisqu’il représente 31,6 % des surfaces totales cultivées pour cette légumineuse. En revanche, côté oléagineux, le colza est quasiment oublié, avec seulement 1 % de surfaces cultivées en agriculture bio.

On constate aussi des disparités régionales. Globalement, la moitié Sud du pays est davantage impliquée. En Occitanie, la part du bio dans les surfaces de grandes cultures atteint même 8,2 % de plus que la moyenne nationale.

A contrario, dans les Hauts-de-France, ce chiffre est inférieur de 3,1 % à cette moyenne. Les principales régions céréalières, dans la moitié Nord du territoire, qui concentrent les plus gros rendements agricoles, sont plus volontiers tournées vers l’agriculture conventionnelle.

Des rendements trop faibles pour le blé et l’orge

Là encore, les différences en fonction des types de cultures sont considérables. Le blé semble être la céréale la moins propice au développement de l’agriculture biologique.

Le rendement du blé tendre bio est en moyenne inférieur de 57 % à celui de sa version traditionnelle. Un écart rédhibitoire. Une variation plus faible pour l’orge, mais qui atteint tout de même 46 % à 47 %.

D'autres cultures mieux adaptées

Sans surprise, le maïs et le soja soutiennent mieux la comparaison. Les écarts de rendement se resserrent et ne sont plus que de 30 % à 35 % en moyenne. Enfin, le tournesol apparaît comme la culture bio la moins pénalisée parmi celles étudiées, avec un écart qui descend cette fois autour de 28 %.

Les efforts actuels menés dans le cadre de la transition agroécologique pourraient permettre d’améliorer les performances des exploitations céréalières spécialisées dans le bio, notamment la progression dans les domaines de la nutrition des plantes ainsi que du biocontrôle.

Il serait intéressant de surveiller l’évolution de ces rendements lors des prochaines saisons.

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