En Inde, la vache est sacrée. Et au nom de cette sacralisation, certains extrémistes veulent faire de l’Inde un pays totalement végétarien. Des milices bien organisées et encouragées par l’arrivée au pouvoir du parti ultranationaliste traquent et tuent ceux qui font commercent de la viande (principalement la communauté musulmane).
C’est peu dire que la vache en Inde divise. Le pays est devenu, en 2015, le premier exportateur de viandes bovines devant le Brésil. Mais la viande dans ce pays n’est qu’un sous-produit de la production laitière. On élève des vaches pour leur lait et leurs tractions, pas pour la viande. Question de religion évidemment. Et quand la religion s’en mêle, il ne fait pas bon être du côté des « mangeurs de viande ». Une milice autoproclamée « protection des vaches » fait régner la terreur dans tout le pays. Des abattoirs ont été fermés car « suspectés » de tuer et de faire commerce de la viande. À travers cette traque, c’est aussi la communauté musulmane qui est visée car c’est principalement elle qui détient ces abattoirs.
Autre communauté visée, les « dalits » chargés de l’équarrissage et du ramassage de bovins morts (aussi sacrée soit la vache, il arrive aussi en Inde qu’elle meurt). Situés au bas de l’échelle des castes indoues, les dalits sont autorisés à faire commerce du cuir récupéré sur les carcasses. Mais, ils font quand même l’objet de représailles par les milices de protection des vaches qui considèrent que la vie d’une vache vaut plus que celle d’un homme.
Ces défenseurs des vaches jouissent d'une certaine forme d'impunité depuis que le parti nationaliste (proche de l'extrême droite) est arrivé au pouvoir. Le Premier Ministre, Narendra Modi depuis 2014, et le nouveau président Ram Nath Kovind, en fonction depuis quelques jours, sont issus de ses rangs. Ces deux personnalités sont toutefois issues de la caste des Intouchables (comme les dalits), peut-être sauront-ils stopper cette violence faite aux minorités religieuses par des groupuscules végétariens radicalisés qui font de la vache de la récupération politique.
Pour aller plus loin, un reportage d'octobre 2016, diffusé par Canal +