Comme l’a rappelé Julien Fortin, responsable de la ferme expérimentale, la finition des femelles compte trois enjeux : assurer une marge suffisante à l’éleveur, assurer le bon positionnement du transformateur et répondre à la demande du consommateur qui cherche un produit de qualité, basé sur son aspect visuel, sa qualité organoleptique, et les attentes environnementales.
Maximiser le produit viande
À Thorigné-d’Anjou, la condition de finition des femelles s’intègre dans le système d’élevage. Sur la ferme, le taux de renouvellement s'élève à 35 % couplé à un âge au premier vêlage autour de 30 mois. L’objectif ? Maximiser le produit viande et optimiser le potentiel de croissance.« Le pilotage de l’engraissement se fait en fonction de la note d’état corporelle (NEC), précise Bertrand Daveau, ingénieur recherche et développement au sein de la ferme. Nous essayons d’atteindre une note de NEC à 3 avant d’envoyer les animaux à l’abattage. »
Foin de luzerne et ration mixte
Sur la ferme de Thorigné-d’Anjou, quatorze régimes autonomes ont été testés, en voici deux d’entre eux en détail. Entre 2011 et 2013, un essai a été réalisé avec une modalité à base de foin de luzerne à volonté et une basée sur une ration mixte.Ration luzerne | Ration mixte | |
Composition ration | ||
Foin de luzerne | 7,4 kg MS | 2,7 kg MS |
Triticale pois | 6 kg | 4,8 kg |
Féveroles | - | 1,2 kg |
Ensilage céréales/protéagineux | - | 5,8 kg MS |
Indicateurs de performances | ||
GMQ | 1 056 g/j | 1 164 g/j |
Densité énergétique | 0,77 | 0,84 |
Durée de finitions | 147 | 140 |
Poids de carcasse | 430 kg | 438 kg |
Au niveau des performances, on observe un écart de 100 g de GMQ.
« Le régime à base de luzerne à une densité énergétique plus faible que le régime mixte, 0,77 pour la luzerne contre 0,84 pour la ration mixte, indique Julien Fortin. Les durées de finitions sont de 147 jours pour la luzerne et 140 pour le régime mixte. Avec des animaux autour de 430 kg de carcasse et des NEC à 3. »
Enrubannage de prairie contre enrubannage de luzerne
Dans le second essai, deux enrubannages, un d’une prairie à flore variée et un de luzerne, ont été comparés, en étant tous deux complémentés de triticale et de pois.Enrubannage flore variée | Enrubannage luzerne | |
Composition ration | ||
Enrubannage FV | 8 kg MS | - |
Enrubannage luzerne | - | 8,1 kg MS |
Triticale pois | 6 kg | 6 kg |
Indicateurs de performances | ||
GMQ | 1 084 g/j | 863 g/j |
Densité énergétique | 0,88 | 0,83 |
Durée de finitions | 130 | 146 |
Poids de carcasse | 450 kg | 451 kg |
Dans le cas de ces deux régimes, l’enrubannage de luzerne marque le pas au niveau du GMQ et également concernant les temps de finition, plus allongé de plus de quinze jours.
Marge sur coût alimentaire de 261 €
Côté économique, la ferme expérimentale a comparé le produit d’une vache non engraissée et d'une vache engraissée, avec un enrubannage de prairie à flore variée, complémenté de 6 kg de triticale pois.Dans ce cas, la finition apporte un gain de poids vif de 125 € avec une conformité qui passe de R= à U- ce qui correspond, ici, à un prix unitaire de 5,26 €/kg carc pour la vache finie contre 4,61 €/kg carc pour la vache non engraissée.
Au total, le produit est supérieur de 661 € avec la phase de finition.
Le coût d’alimentation de finition est aussi pris en compte dans l’exemple. Il se situe pour 135 jours à 2,80 €/j soit une charge alimentaire de 380 €. Résultat, la marge sur coût alimentaire avec la phase de finition arrive à 281 €.