Maïs ensilage : des balles enrubannées pour éviter les pertes

L’ensilage enrubanné  est souvent pratiqué  par ceux qui ensilent  du maïs épi. © Cyrielle Leboeuf

L’ensilage enrubanné trouve notamment ses adeptes auprès de ceux qui ensilent du maïs épi. Ce mode de conservation évite l’échauffement et les pertes, contrairement au silo couloir. Bien qu’un peu plus cher, il peut se justifier pour des produits à forte valeur énergétique.

Cyrille Leboeuf est entrepreneur de travaux agricoles dans le Calvados. Il possède deux combinés presse-enrubanneuse Goweil LT-Master pour l’enrubannage de maïs ensilage.

« 90 % de nos chantiers avec ces machines concernent de l’enrubannage de maïs épi, explique-t-il. Lors de la récolte de cette culture, la plupart des silos sont déjà pleins et il n’y a plus de place pour recevoir l’ensilage d’épi de maïs. De plus, même s’il leur reste de la place, certains éleveurs privilégient le mode de stockage en balle pour l’aspect conservation. Il n’y a aucune perte. Avec le maïs épi stocké en silo, l’idéal est d’avancer d’au moins 20 cm par jour sur le front d’attaque. »


Or, sur un front d’attaque d’un silo couloir, cela représente de grosses quantités qui ne correspondent pas forcément aux besoins quotidiens de l’éleveur, sachant que ce type de fourrage est assez concentré.

La balle enrubannée représente donc une alternative intéressante pour les petites quantités. Elle peut s’utiliser comme un mini-silo.

« Si l’on ne détasse pas toute la balle, il est possible de la consommer sur cinq à six jours, souligne Cyrille Leboeuf. Il n’y a pas de phénomènes d’échauffement. C’est la principale raison de l’utilisation de cette technique. »

Une conservation pratique
pour de petits volumes

Ce principe de stockage et de conservation en balle enrubannée se révèle plus adapté à la consommation de faibles volumes et aux produits à forte valeur nutritive. L’entrepreneur réalise en moyenne des chantiers de pressage-enrubannage qui correspondent à 5 à 6 hectares de maïs épi. « Confectionner un silo pour si peu est délicat, juge-t-il. De plus, lorsqu’un silo de maïs épi est parti à chauffer, il est difficilement arrêtable. »

L’ensilage en botte enrubannée trouve aussi son public pour des produits compliqués à conserver. C’est le cas par exemple d’une application moins répandue, qui est celle de l’engraissement des chevaux, où les éleveurs ont besoin de maïs ensilage très sec. La conservation étant difficile en silo, les balles enrubannées sont souvent privilégiées.

Cyrille Leboeuf évoque parfois des demandes pour mettre en botte les fins de silo de maïs, au moment de la mise à l’herbe des bovins. C’est une façon de libérer le silo et de garantir une bonne conservation du stock restant. Au niveau de la récolte, il n’y a pas de différence avec un ensilage mis en silo couloir. Les dates de récolte et les variétés de maïs demeurent les mêmes.

Pour la distribution aux animaux, certains éleveurs ouvrent entièrement la balle dans le silo et chargent ensuite au godet. D’autres l’ouvrent progressivement et prennent au godet par couches de 20 cm à chaque fois. Ils utilisent par exemple des godets trancheurs. La reprise serait aussi plus facile que pour de l’ensilage mis en boudin, pour lequel il faut plutôt jouer de la pelle.

Le combiné presse-enrubanneuse Goweil se compose d’une trémie de réception dans laquelle les bennes déchargent le fourrage. Un tapis à barrettes achemine le produit vers un élévateur qui alimente la chambre de pressage. Une fois confectionnée, la balle tombe sur la table d’enrubannage où elle est filmée grâce à un double satellite, avant d’être déposée au sol.

19 à 20 euros par botte

Sa manutention s’effectue comme avec n’importe quelle autre balle enrubannée. « Nous gérons entre 45 et 50 t/h d’ensilage avec cette machine, indique l’entrepreneur normand. Ce qui correspond à une production de 45 à 50 balles/h. En maïs épi, nous arrivons à suivre le débit d’une ensileuse de huit à dix rangs. En maïs ensilage, une machine de huit rangs est le maximum. »

Chaque balle pèse donc en moyenne entre 900 kg et 1 tonne, selon le taux de matière sèche. Quant au diamètre, il est de 1,20 m.

« Le liage des balles est fait par un film, précise-t-il. Il y a cinq couches d’appliquées pour le liage, auxquelles s’ajoutent huit couches de plastique pour l’enrubannage complet. »

Concernant le coût de ce mode de conservation, il est un peu plus élevé que pour un silo classique. L’entrepreneur facture en moyenne de 19 à 20 euros par botte. L’éleveur économise cependant sur le coût du tassage et gagne sur l’aspect perte du fourrage. Un dernier point qui n’est pas négligeable sur ces produits concentrés.

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