Une année extrêmement décevante pour les lentilles et meilleure pour les pois chiches, voilà ce qu’il faut retenir du bilan de campagne dressé le jeudi 21 octobre par Terres Univia et Terres Inovia. Pour se développer, ces deux filières bénéficient de dispositifs complémentaires d’accompagnement.
Jeudi 21 octobre, Terres Univia et Terres Inovia ont dévoilé les bilans des récoltes de lentilles et de pois chiches pour la campagne 2021.
Les surfaces de lentilles « étaient plutôt en stagnation ou en recul par rapport à 2020 qui comptait 35 520 ha de surfaces de production ». Cette campagne a été affectée par la pluie : par conséquent, les récoltes ont été retardées de 15 jours à un mois selon les régions.
À la clé, des rendements nets deux à trois fois inférieurs à la moyenne triennale. Les moyennes se répartissent de la façon suivante : 8 q/ha dans l’Aube, la Marne et l’Yonne (contre 27,3 q/ha), 6 q/ha en Centre-Val de Loire (contre 15 q/ha), 3 q/ha dans le Sud-Ouest (contre 8,6 q/ha), 4 q/ha en Haute-Loire (contre 5,6 q/ha) et 6,5 q/ha en Nouvelle-Aquitaine (contre 18,6 q/ha).
Antoine Henrion, président de Terres Univia, veut tout de même rappeler que « les années 2016-2019 étaient particulièrement favorables à cette production ».
Des rendements « corrects » en pois chiches
À l’inverse des lentilles, les surfaces de pois chiches étaient stables en 2021 avec environ 23 500 hectares. D’après l’interprofession et l’institut technique, « le bilan de récolte pois chiche 2021 affiche des rendements corrects au vu des conditions climatiques de l’année ». Ils sont de 17q/ha net dans le Sud-Ouest (contre 23 q/ha en moyenne sur les trois dernières années), 20 q/ha net dans le Sud-Est (contre 19 q/ha) et 10 q/ha dans les autres secteurs de production (contre 16 q/ha).
Couvrir les besoins français
« Les très jeunes filières lentille et pois chiche françaises ont de belles perspectives de développement : la demande est au rendez-vous et les débouchés sont nombreux. Nous sommes en capacité en France de couvrir nos besoins en lentilles et pois chiches. Si chaque maillon de la chaîne se mobilise, nous ne retomberons pas dans la grande importation et pourrons sécuriser les revenus des producteurs », a affirmé Antoine Henrion.
Notons que ces deux filières bénéficient du programme Cap Protéines, lancé par les pouvoirs publics dans le cadre de France Relance : en 2021, il a permis de constituer le premier réseau multipartenarial d’évaluation des variétés de lentille et d’étoffer le réseau des variétés de pois chiche. Ainsi, huit variétés de lentille de tous types (blonde, corail, noire, et verte) sont testées sur treize essais, et onze variétés de pois chiche dans quinze essais.
Des observatoires d’une dizaine de parcelles, menés par Terres Inovia en partenariat avec les chambres d’agriculture, sont aussi mis en place dans cinq régions. Leur objectif : renforcer l’acquisition des connaissances pour conduire des cultures de pois chiche et de lentille robustes.
Un OAD en cours de développement
Terres Univia et Terres Inovia annoncent qu’« un outil d’aide à la décision pour insérer les légumineuses dans les systèmes de culture, en prenant en compte leur intérêt économique et les bénéfices qu’elles apportent en fonction de la région, est en cours de conception ».
