Rosella Biosystem a l'objectif d'analyser le fourrage de 5 000 exploitations

Marie-Cécile Chevassus,  directrice générale de Rosella Biosystem : « D’ici le début de l’année prochaine, nous parviendrons à réduire les délais d’analyse à 72 h. » Photo : Rosella Biosystem
Basée à Montpellier, Rosella Biosystem développe des solutions de prédiction et d’analyse des fermentations pour aider les agriculteurs éleveurs. L'objectif de cette start-up est d'améliorer la performance et de consolider l’autonomie fourragère des exploitations.

À l’origine de Rosella Biosystem, une idée révolutionnaire tirée de l’expérience professionnelle des cofondateurs : pourquoi ne pas appliquer la révolution génomique et digitale à la production de fourrages ? Les deux cofondateurs de la start-up sont partis d’un constat simple : « Aujourd’hui, 99 % des éleveurs réalisent eux-mêmes leurs fourrages. Or, la fermentation dépend de paramètres techniques et microbiologiques. Dans les faits, ces éleveurs ont peu de maîtrise sur le déroulé du procédé et surtout sur la qualité du produit final », résume Marie-Cécile Chevassus, directrice générale de Rosella Biosystem.

Si le fourrage est de mauvaise qualité, impossible de produire un bon lait. Au moment de vendre le fruit de la traite, l’éleveur peut être pénalisé et se voir appliquer un malus. Le bien-être animal est aussi une des valeurs défendues par l’entreprise : « Une meilleure qualité de fourrage limite les risques sanitaires, notamment de mammites sur le bétail allaitant. » Enfin, dernière préoccupation de Rosella Biosystem : l’environnement. La réduction du gaspillage et la maîtrise de la fermentation doivent contribuer à limiter les émissions de CO2 et de méthane dans l’atmosphère.

Au moment d’évoquer les perspectives de l’entreprise, la directrice confie « être en pleine levée de fonds », passage obligé pour toute start-up en développement. Son objectif à l’horizon 2024 : « Convertir 5 000 exploitations à notre solution. »

Industrialiser le séquençage de l’ADN

Pour améliorer les performances des fourrages, la société déploie une offre en trois actes : « Nous proposons d’abord d’anticiper. En renseignant une application dédiée, l’exploitant réalise le diagnostic de son fourrage et optimise, par exemple, la date pour ensiler. La comparaison avec un référentiel national lui attribue un score. C’est un outil tactique pour l’agriculteur qui lui permet d’agir en amont », précise la directrice.

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L’interface gratuite, qui sera finalisée en ce début d'année 2023, a aussi vocation à créer du lien entre les agriculteurs « pour partager leurs expériences », insiste Marie-Cécile Chevassus. Second volet de l’outil : la mesure. Un prélèvement de l’ensilage est envoyé en laboratoire. Sont analysées les valeurs nutritionnelles et sanitaires de l’aliment. « Nous procédons à une spectroscopie infrarouge ainsi qu’à un séquençage ADN. D’habitude, ce dernier procédé est réservé aux activités de recherche. Nous voulons l’industrialiser pour permettre son accès au plus grand nombre, explique Marie-Cécile Chevassus. Son coût est quasi identique à l’analyse nutritionnelle. Pour 100 €, l’exploitant dispose de tout le scope sanitaire et nutritionnel. »

En renseignant une application dédiée, l’exploitant réalise le diagnostic de son fourrage et optimise, par exemple, la date pour ensiler. Photo : Rosella Biosystem

En partenariat avec le négoce

Le troisième volet de l’offre de Rosella Biosystem tient en un mot : réagir. « À la suite des analyses, nous transmettons un rapport complet à l’agriculteur et à ses conseillers. Au regard des résultats, nous les orientons vers des solutions adaptées au fourrage, afin d'optimiser son potentiel. Divers procédés permettent de stopper la fermentation et d’éviter de jeter le contenu du silo. Rattraper un fourrage mal orienté est devenu possible. C’est un gain de temps, d’argent et d’énergie, rappelle la cofondatrice. L’amélioration de cette conduite de production doit avoir un impact positif sur le plan économique, sanitaire, mais aussi environnemental. » Une majorité de fourrages peuvent bénéficier de cette expertise. Intègrent le spectre de l’analyse les fourrages classiques, maïs fourrage en vert ou ensilé, foin de prairies permanentes, enrubanné d’herbes, luzernes… Mais aussi les fourrages plus complexes, comme le méteil, les prairies semées de graminées et légumineuses à forte diversité.

Bientôt les résultats au bout de 72 h

Rosella Biosystem compte parmi ses premiers clients la société D2N, entreprise de négoce agricole. « D2N est ancrée dans trois régions : en Normandie, en Bretagne et dans les Pays de la Loire qui sont des bassins de production de fourrages et de lait. Nous avons une approche globale du marché qui nous permet de nous adresser à toutes les parties prenantes qui gravitent autour de l’exploitation. S’adosser à un négoce est le moyen idéal pour déployer notre offre auprès des utilisateurs finaux, les agriculteurs », se réjouit la directrice.
Dans le cadre de leur partenariat, les technico-commerciaux de D2N vont effectuer les prélèvements de fourrage chez les exploitants, les envoyer au laboratoire Rosella Biosystem hébergé par l’institut Inrae de Montpellier. Si le délai d’analyse est aujourd’hui d’environ une semaine, Marie-Cécile Chevassus l’assure : « D’ici le début de cette année 2023, nous parviendrons à réduire ces délais à 72 h. »

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