Des EPI spécifiques aux rentrées dans les parcelles

Les vêtements EPI créés par Cepovett sur les recommandations de BASF sont certifiés norme ISO 27065 : 2017. CP : Guihard/Pixel6TM

Des vêtements conçus spécialement pour les travailleurs des exploitations sujets au contact des produits phytosanitaires dans les parcelles agricoles viennent d’être présentés à Paris. Ils devraient permettre de mieux respecter la réglementation en vigueur.

Polo beige et rouge, en matière légère, au col Mao, pantalon de même couleur tout aussi léger, avec poches étudiées. La présentation de ces équipements de protection individuelle (EPI) relèverait-il de la Fashion Week ? Non, mais presque. Cepovett, spécialisé dans le vêtement de travail, vient d’exposer pour la première fois aux journalistes un EPI conçu spécialement pour les salariés et les exploitants agricoles, et certifié ISO 27065 : 2017. Comme pour les deux combinaisons Phyto Protec et Phyto Confort destinées à la préparation et l’application des bouillies, Cepovett a fait appel à BASF pour déterminer les spécificités d’un vêtement pour travailleurs lors de rentrée dans les vignes traitées.

« Le challenge était de respecter la norme ISO tout en fabriquant un vêtement le plus confortable possible, affirme Vincent Jacus, responsable filières vigne et bonnes pratiques phytosanitaires chez BASF. L’une des raisons qui empêchait les producteurs de se protéger correctement en rentrant dans les vignes était sans doute le manque de vêtement adapté. L’enquête 2014 du ministère de l’Agriculture a ainsi montré que 80 % d’entre eux n’utilisaient pas de combinaisons, les seules disponibles sur le marché étant conçues pour l’industrie. »

Un premier prototype, décliné en deux versions (l’une pour les hommes et l’autre pour les femmes), a été fabriqué selon les préconisations de BASF et a été testé chez 65 producteurs.

« Après une journée, se rappelle Vincent Jacus, ces producteurs ont rempli un questionnaire de satisfaction. Ce qui a permis à Cepovett d’apporter des modifications. »

 

Des vêtements enfin confortables

Les vêtements ainsi exposés le 14 février dernier à Paris, dans les locaux de Cepovett, se composent d’un polo à col Mao, à fermeture zip étanche, muni d'une poche, à manches longues et à dos aéré en maillage, ainsi que d’un pantalon long au genou renforcé muni également de poches. L’ensemble comprend des zones de couleur rouge pour rendre visible le salarié, et ainsi éviter les accidents avec les engins motorisés.  Le tissu, léger, d’origine française, de protection UV et déperlant (c’est-à-dire imperméable) répond à la norme ISO 27065 : 2017. Sa capacité déperlante n’est garantie que pour 30 lavages à 40°C. Sur l’étiquette du polo, il est possible d’indiquer le nombre de lavages. Cepovett proposera l’ensemble à environ 65 euros, c’est-à-dire sensiblement au même prix que les combinaisons. Pour des achats de plus de 500 unités, des spécificités sont possibles (couleur du vêtement, inscription d’un logo…). Cepovett devrait commercialiser ses produits via le réseau des coopératives et des négoces.

 

Une évolution d’ici 2021 ?

Le port de ces vêtements EPI peut-il remettre en cause la réglementation sur le droit de rentrée des travailleurs dans les parcelles traitées ? L’arrêté du 4 mai 2017 stipule que la rentrée (entre 6 heures et 48 heures, selon la dangerosité du produit) peut se faire plus rapidement avant le terme, à condition d’être dument explicitée et motivée.

« Ce nouvel arrêté, très contraignant, ne concerne que des situations très limitées. En réalité, dans la pratique, il n’y a que peu d’applications. Il faut savoir, aujourd’hui, que dans 90 % des cas, les produits nouvellement homologués nécessitent un port d’EPI en plus du délai de rentrée. Allons-nous vers un port d’EPI jusqu’aux vendanges ? Nous travaillons actuellement au sein de l’UIPP pour limiter le port des EPI aux tâches les plus exposantes et limitées dans le temps. Les agences d’évaluation de produits phytosanitaires, dont l’Efsa, se reposent sur des modèles de risque d’exposition Or, ces modèles ont évolué avec des valeurs beaucoup plus conservatrices », spécifie Vincent Jacus. 

Depuis quatre ans, l’UIPP et l’ECPA (European Crop Protection Association) réalisent des études en situation réelle afin de faire évoluer le coefficient théorique d’exposition d’un individu travaillant sept heures dans les vignes.

« Ainsi, nous souhaitons présenter aux autorités l’intérêt de porter des EPI uniquement dans les situations les plus exposées », explique Vincent Jacus. Le dossier est en cours d’évaluation par l’Anses. « Si modifications il y a, le seront-elles en 2021 ? », spécifie Vincent Jacus.  

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