Sous la pression des conversions

Pour Jérôme Lanterne, président de Probiolor (à gauche), "le contrat permet de ne pas subir les aléas du marché". Photo : Alain Brangé/Moselle agricole

Probiolor, a tenu son assemblée générale le 4 décembre 2015. La coopérative céréalière lorraine 100% bio doit faire face à l’afflux de nouvelles conversions.

En 2014, la collecte de Probiolor s’est élevée à 5157 tonnes, en augmentation de +19% malgré des rendements moyens. Pour 2015, la récolte prévisionnelle s’établit à 5800 tonnes, soit une nouvelle progression de 14%. Le blé représente 44% de la collecte 2014. Si ce dernier reste la principale culture de vente des exploitations bio, on assiste à une évolution constante des autres composantes de la collecte : l’orge, l’épeautre mais aussi la lentille.

82% des volumes collectés sont livrés dans un périmètre régional restreint d’environ 200 km. Cette régionalisation des débouchés a été optimisée avec la mise en place, il y a un an, de l’union de coopératives Fermes bio. La meunerie et les autres destinations alimentaires (brasserie, floconnerie, huilerie) représentent 45% des ventes de l’exercice de Probiolor.

Les contrats constituent un élément essentiel du schéma de commercialisation de Probiolor dans le circuit alimentaire. La coopérative s’appuie sur 55% de contrats annuels et 45% de contrats pluriannuels d’une durée de trois à cinq ans. Ils permettent d’avoir une sécurité d’écoulement, sur du long terme, par des engagements des producteurs sur des surfaces de culture, et d’offrir une stabilité de rémunération.

La crainte d’une déstabilisation

Le modèle économique stable construit par Probiolor pourrait être bousculé. Après le pic de conversions de 2011, une accalmie s’était installée sur les années 2013 et 2014. Le début de reprise, amorcé en 2015, s’accélère pour 2016 au point que la coopérative ne fait pas de pronostic sur les futurs volumes à mettre en marché.

La crainte d’une déstabilisation s’installe alors que depuis maintenant quatre ans, les prix payés aux producteurs sont ancrés dans une régularité sécurisante. La coopérative est face à un défi. Elle est à l’avant-poste pour gérer les afflux des matières premières.

Signe avant-coureur, le C2 (blé en deuxième année de conversion), à destination fourragère voit ses cours bousculés. Jérôme Lanterne, président de Probiolor, s’est montré inquiet.

« Le marché du C2 est compliqué et, dans deux ans, nous aurons une récolte de trop.

Nous ne voulons pas retourner à un prix connecté aux marchés spots », appuie Claude Choux, le directeur.

Investir pour ne pas subir

L’augmentation des volumes pose aussi la question des capacités de stockage. Probiolor fonctionne sur six sites avec deux silos, ainsi que quatre fermes relais qui valorisent les capacités de stockage des exploitations les plus importantes (2500 tonnes au total).

La coopérative provisionne la quasi-totalité de son résultat en vue d’investissements inévitables dans le stockage et le triage. Des négociations sont aussi en cours avec les coopératives conventionnelles pour trouver de nouveaux partenariats.

Source : La Moselle agricole

 

Coopératives et Négoces

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15