Des alternatives aux néonicotinoïdes ?

Les néonicotinoïdes disparaissant du marché, l'orge d'hiver sera pénalisé. © N. Chemineau/Pixel image

Arvalis passe en revue les leviers actuels et futurs pour remplacer ces insecticides qui deviendront interdits en septembre 2018 suite aux votes des parlementaires français en mars 2016.

Devant l‘interdiction des néonicotinoïdes votée par les parlementaires le 17 mars 2016 et qui prendra effet le 1er septembre 2018, quelles sont aujourd’hui les alternatives dont disposent les agriculteurs ? Anne-Monique Bodilis d’Arvalis a fait le point au cours de la réunion semences céréales protéagineux du Gnis le 27 avril dernier. Il a surtout été question de l’orge d’hiver et de la jaunisse nanisante de l’orge. Cette céréale est à la fois la plus sensible des céréales à ce virus et la plus exposée aux pucerons (tous les pucerons sont vecteurs et pas seulement Rhophalosiphum padi).

Selon un bilan des essais Arvalis, la maladie occasionne une perte de 36% (25 essais) pour l’orge d’hiver contre seulement 21% (12 essais) pour le blé tendre. La maladie transmise par le virus  BYDV grâce aux pucerons était jusqu’à présent limitée fortement par les traitements de semences à base de néonicotinoïdes. Mais les résultats sont variables. Entre 2013 où la pression de la maladie a été faible et 2016 où au contraire, cette pression a été très importante, les gains de rendements obtenus grâce au traitement ont oscillé entre 7 de 90% ! Aujourd’hui, la solution la plus immédiate reste la réintroduction des insecticides foliaires même si cela va à l’encontre de la politique de réduction des produits phytosanitaires.

 

Des leviers existent à moyen terme

Des pistes de travail existent en termes de biocontrôle (test Arvalis de 2016), et d’outils d’aide à la décision (l’Inra et Agrocampus Ouest de Rennes y travaillent). Des expérimentations devraient commencer sur des plantes compagnes, répulsives ou attractives, domaine peu exploité jusqu’à présent. La génétique offre un levier efficace pour contrer la maladie. Mais peu de variétés à la fois productives et tolérantes existent à ce jour. La tolérance existe, n’est pas totale mais robuste. En attendant, trois objectifs devraient guider les conseillers et les agriculteurs : les leviers préventifs, l’évaluation du risque et la gestion optimum des traitements.

Dans le premier cas, seul l’évitement du semis précoce s’avère le plus efficace mais limite d’emblée la productivité. La destruction d’un couvert riche en graminées à proximité du semis d’orge d’hiver est à proscrire pour éviter que les pucerons présents dans le couvert ne basculent vers la parcelle ensemencée par l’orge. Les précédents ou le travail du sol n’ont aucun impact sur le développement de la maladie.

Deuxième volet, l’évaluation du risque s’effectue à plusieurs échelles (connaissance des facteurs de risques, aide à la prévision, aide à la décision de traiter). Les observations dans la parcelle sont à relier avec le suivi des conditions climatiques, le développement des pucerons étant très lié aux températures élevées. Des étés tempérés et des hivers doux favorisent ces insectes. Des essais de laboratoire montrent, en fonction de la température, combien de pucerons femelles ailés engendrent de pucerons non ailés, vecteur de dissémination entre les parcelles. Le seuil de traitement, 10% des plantes habitées ou présence supérieure à 10 jours, n’est pas toujours évident à appréhender.

Selon Arvalis, deux applications en végétation équivalent à un traitement de semences à base d’imidaclopride. Actuellement, le choix d’un insecticide foliaire repose sur huit pyrétrinoïdes qui présentent le même mode d’action et deux organo-phosphorés dont l’un ne sera plus autorisé à partir de fin août 2017.

 

 

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