Noriap teste quatre nouvelles cultures : le chanvre, le lupin, le tournesol et le chia. Cette dernière culture est testée pour la première fois en 2022.
Depuis trois campagnes, Noriap expérimente le chanvre sur de petites surfaces (5 à 10 hectares).
« L’objectif est à la fois de valider un process de récolte pour un débouché graines, pailles et fibres, et d’évaluer la marge brute potentielle sous nos latitudes sur plusieurs années », évoque Noriap.
À ce stade, cette expérimentation ne permet pas encore de mettre en place une filière rentable chez Noriap. Le service technique de la coopérative poursuit ses travaux, car cette culture présente un vrai potentiel agroécologique dans le cadre de la réduction des IFT. Rappelons que le chanvre ne nécessite pas de protection contre les maladies et les ravageurs. Son gabarit imposant lui permet d’être très concurrentiel vis-à-vis des adventices.
« La récolte du chanvre est difficile, détaille la coopérative. Celle du grain demande de déterminer le stade précis de récolte, ce qui n’est pas toujours facile étant donné la différence de maturité du grain sur une même hampe. La récolte de la paille nécessite de faucher la paille après le passage de la moissonneuse, il faut ensuite que la paille “rouisse” un peu. Elle doit être pressée à 15 % d’humidité pour ensuite être stockée avant défibrage. »
Le lupin d'hiver pour un meilleur rendement
Une autre culture expérimentée par Noriap est le lupin : elle dispose de trois années de recul. En 2019, les rendements du lupin de printemps oscillaient entre 30 et 40 q/ha. En 2021, les tests se sont orientés vers le lupin d’hiver, qui présente l’avantage d’un potentiel de rendement supérieur au lupin de printemps (+ 10 q/ha environ) et un coût de production inférieur grâce à une densité de semis plus faible.
« Le gain de marge brute espéré est de 300 à 400 €/ha pour le lupin d’hiver par rapport au lupin de printemps », indique Noriap.
Cette première année de test en lupin d’hiver a été difficile : problématique de la mouche du semis qui a entamé le potentiel de la culture ; l’excès d’eau de fin juin début juillet 2021 a provoqué une forte attaque d’anthracnose handicapant le potentiel de rendement, qui a elle-même causé un « désordre physiologique » avec la refloraison de la culture, entraînant un retard de végétation et de récolte. Pour Noriap, le choix de la parcelle est donc déterminant dans la réussite de la culture.
500 ha de tournesol en 2022
Pour favoriser la rotation des cultures, le tournesol se développe depuis deux ans chez Noriap : 300 ha en 2021, 500 ha en 2022. Les rendements 2021 ont été bons avec 30 q/ha en moyenne. Les ravageurs les plus importants sont les oiseaux : pigeons et corbeaux au semis et à la levée, et les étourneaux à la maturité. Le principal risque est la précocité de récolte.
En test pour la première fois en 2022, la culture de chia, qui appartient à la famille des lamiacées.
« La fertilisation azotée est de l’ordre de 100 u/ha, précise Noriap. La récolte de chia s’effectue en deux temps : d’abord un andainage, ensuite le passage de la moissonneuse. »
