Dans la version finale publiée le 30 mai de son évaluation des produits à base de néonicotinoïdes et leurs alternatives, l’ANSES confirme l’absence d’alternative non chimique pour lutter contre les ravageurs des parties aériennes, dont les pucerons, sur betterave, et fait le constat qu’il n’existe qu’une seule alternative chimique (un unique produit composé de pyréthrinoïdes et carbamates), souligne dans un communiqué l’Association Interprofessionnelle de la Betterave et du Sucre (AIBS) relatif à l’impasse technique dans laquelle se trouve la filière du fait de l’interdiction des néonicotinoïdes. « Elle identifie par ailleurs clairement un risque de développement de résistance des pucerons à cette unique alternative chimique », poursuit le communiqué. Dès 2014, une étude de l’ANSES-Lyon concluait qu’une très forte majorité des populations de Myzus Persicae (puceron vert, vecteur majeur des jaunisses virales) étudiées présentaient déjà une double résistance aux pyréthrinoïdes et aux carbamates,
La filière betterave-sucre représentée par l’AIBS, confirme la nécessité d’une dérogation pour utiliser des néonicotinoïdes, comme le prévoit la loi « pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages » promulguée en 2016, le temps de trouver des alternatives efficaces. L’AIBS rappelle que l’interdiction des néonicotinoïdes à court terme représente un risque socio- économique majeur pour cette filière : les pertes potentielles en rendement sont en effet considérables puisqu’elles peuvent aller jusqu'à 50 % dans certaines régions. L’AIBS appelle donc les trois ministères concernés à donner une suite favorable à la dérogation qu’elle a demandée fin avril.
