« Si je suis là aujourd’hui c’est pour montrer qu’il y a une solidarité nationale », a déclaré François Hollande à Xavier Beulin, président de la FNSEA, lors de sa visite au SIA samedi 27 février. Il a également souligné vouloir « tout faire » pour l’agriculture car « en défendant l’agriculture je défends toute la nation ». C’est toutefois sous les huées, les insultes et les appels à la démission que le président de la république a été accueilli par les éleveurs en colère. Vers 9h30, des manifestants de la FNSEA ont par ailleurs démonté le stand du ministère de l'Agriculture avant d'être maîtrisé par les CRS. Le président n’était pas présent lors de cet incident. Le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll a réagi à l'accueil du président en déclarant à la presse « Siffler le président de la République pour moi ce n'est pas acceptable. En même temps, on était parfaitement conscient qu'à l'occasion de l'inauguration de ce salon un certain nombre d'agriculteurs, d'éleveurs en particulier, allaient souhaiter exprimer la colère qu'ils ressentent. » Le chef d’Etat a quitté le salon vers 12h30, après six heures de visite, soit la plus courte depuis le début de son mandat.
La grande distribution dans le collimateur des éleveurs
Autre évènement marquant la tension de cette édition 2016 : des éleveurs bovins ont souhaité sensibiliser le public à la puissance du groupe Bigard en dénonçant sa politique des prix. Ils ont distribué des faux billets de 100 € tamponnés « 8 € pour le producteur ! » et aspergé le stand de Charal avec un extincteur. François Hollande a par ailleurs prévenu la grande distribution : « Je veux dire aux distributeurs : attention à ce que vous allez faire dans les 48 prochaines heures parce que ça va déterminer le contenu de cette prochaine loi », qui sera votée « avant l’été ».
Dimanche 28 février, Xavier Beulin est passé sur Europe 1 pour dénoncer « les discours de façade devant les caméras » de la grande distribution, dont il a souligné le rôle dans la crise que traversent depuis plusieurs mois les agriculteurs français. Il a également présenté ses excuses pour les insultes proférées à l’encontre de François Hollande, tout en assurant que les mouvements ayant eu lieu tout au long du parcours du président étaient « l'expression d'une colère, d'un désespoir. »
Ce lundi 29 février, le premier ministre Manuel Valls est arrivé avant l’ouverture au Salon de l'agriculture. Les échanges avec les éleveurs ont été selon lui « rugueux mais respectueux. »
