Fortement engagé dans la prospective

"Le Big data va véritablement révolutionner le métier d’agriculteur et nous devons être prêts", prévient d’emblée Jean-Xavier Mullie, directeur général du groupe coopératif Agora. Photo : Agora

Le groupe coopératif picard s’engage activement dans la réflexion sur le Big data. Son directeur général a tenu à participer à une réflexion sur ce sujet, engagée ces derniers mois par le Cercle prospective des filières agricoles et alimentaires. But : préparer et engager le monde agricole dans la révolution numérique.

« Le Big data… C’est plus complexe que ce qu’on peut déjà imaginer. Le Big data va véritablement révolutionner le métier d’agriculteur et nous devons être prêts », prévient d’emblée Jean-Xavier Mullie, directeur général du groupe coopératif Agora, situé dans l’Oise. C’est ainsi que le groupe a souhaité participer activement aux réflexions du Cercle prospective des filières agricoles et alimentaires sur la thématique : « la révolution numérique et les productions agricoles en grandes cultures à l’horizon 2025 ».

Ce cercle1 réunit une quarantaine de participants, experts et responsables de coopératives, négoces, organisations agricoles, instituts techniques et de l’aval avec l’appui méthodologique du centre de prospective du Conservatoire national des arts et métiers et le soutien de BASF France, division agro. Au gré de six réunions, la réflexion a duré 18 mois. L’analyse a traité successivement les questions liées :

  • aux données : le Big data, la collecte, la valorisation et l’usage des données ;
  • à l’offre technologique : la robotisation, les matériels connectés, les GPS et les logiciels ;
  • aux facteurs d’appropriation : la diffusion du numérique et les réseaux sociaux.

Diverses hypothèses ont été formulées, n’excluant pas divers événements qui pourraient venir contrecarrer le développement français du Big data en agriculture. Parmi eux : un monde agricole qui resterait à la traîne, un bouleversement des équilibres du monde agricole par le développement du numérique, des entités extérieures venant imposer leurs normes, les agriculteurs qui verraient leurs données leur échapper, etc.

 

 
« Une mutation à notre profit »

« Pour le moment, le monde agricole a abordé les technologies de l’information au travers de l’automatisation et la robotisation des équipements, indique Jean-Xavier Mullie. La révolution numérique a déjà touché d’autres secteurs. À nous de tout mettre en œuvre pour que cette mutation se fasse au profit de l’agriculture et constitue un moyen de renouvellement et de promotion de la compétitivité de nos exploitations et de nos filières ».

Dans sa réflexion, le Cercle prospective a établi un scénario « souhaité ». L’objectif est clair : faire en sorte que tous les acteurs de l’amont se saisissent volontairement des innovations technologiques numériques et que le monde agricole reste maître de son passage au numérique. Pour cela, il a formulé des recommandations à la fois aux acteurs de la filière mais aussi aux acteurs publics dont, bien sûr, les politiques. À ces derniers, il recommande notamment la mise en œuvre de politiques européennes et nationales favorisant l’accès au numérique, des politiques environnementales concertées qui passent par l’usage du numérique ou encore le développement massif de la formation initiale sur ces domaines dans les enseignements publics et privés.

Au monde agricole, le cercle recommande notamment la formulation de contrats entre agriculteurs et grands opérateurs de la filière afin de réguler la propriété, les usages et la valorisation des données, sans omettre le partage de la valeur ajoutée créée. Dans ce scénario souhaité, le numérique doit vraiment devenir le cœur des activités de conseil des entreprises de l’amont agricole qui doivent investir en conséquence, ce qui sous-entend un engagement de ces acteurs dans une véritable analyse stratégique sur l’évolution de leurs métiers. Enfin, autre recommandation : être davantage présents dans les réseaux sociaux.

« Le fossé risque de s’agrandir »

« Il y aura forcément des agriculteurs qui s’adapteront et qui ont déjà pris le train en marche, et d’autres qui resteront dans la tradition avec le risque de prendre du retard en matière de compétitivité, analyse le directeur d’Agora. Le fossé risque de s’agrandir entre ces deux typologies. Quant aux acteurs de terrain, en contact direct avec les agriculteurs, leur expertise existera bien sûr toujours mais elle sera nourrie de données supplémentaires, plus précises. La différence, c’est que nous aurons les outils pour traduire rapidement cette masse de données », conclut-il.

Périodiquement, Agora organise un forum sur un sujet prospectif à l’attention de ses sociétaires. Le prochain thème abordé devrait être le Big data.

 

(1) Le Cercle prospective des filières agricoles et alimentaires est né en 1995 à l’initiative de BASF Agro. Sur une période donnée, une thématique est abordée, réfléchie en l’espace de quelques réunions avec des experts.

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