Des scénarios pour développer la filière légumineuses

Les légumineuses contribuent à l’autonomie protéique des élevages français. CP : Cécile Waligora/Pixel6TM

Lors de la restitution du projet TerUnic, soutenu par Végepolys Valley et destiné à développer les légumineuses dans le Grand-Ouest, Agrocampus Ouest et l’Inrae ont présenté des travaux qui méritent d’envisager plusieurs possibilités.

Il ne suffit pas de débloquer des aides européennes pour soutenir le développement de légumineuses en France et pour favoriser l'autonomie protéique des élevages. Ce constat, déjà réalisé dans les années 1990, Julia Jouan –  chercheuse à Agrocampus Ouest – l’a revérifié dans le cadre d’une thèse du projet TerUnic présenté en webinaire par Végépolys Valley le 11 juin dernier. Elle a combiné deux modèles, l’un (Synergy) basé sur la bioéconomie de l’exploitation agricole en Bretagne et dans les Pays de la Loire, et l’autre (CGE) sur l’économie au niveau de la filière française.

p.p1 {margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 12.0px 'Minion Pro'} « Les résultats montrent qu'une augmentation des aides couplées aux légumineuses entraîne une hausse de la production de légumineuses, mais que cela a peu d’influence sur l'autonomie protéique ou sur d'autres indicateurs, car les légumineuses ne sont pas utilisées en alimentation animale. […] Par conséquent, il serait intéressant de développer d’autres outils pour favoriser l’introduction des légumineuses dans les rations animales, tels que des investissements structurels pour réduire les coûts de transaction entre les producteurs et les collecteurs. Cependant, les rations à base de légumineuses sont généralement moins efficientes en protéines que les rations à base de soja. À technologie constante, plus de terres sont donc nécessaires pour produire du bétail. Il s'agit d'un problème fondamental, car une part importante des terres agricoles (65 % dans l'Union européenne) est déjà consacrée à la production animale. Il existe donc un dilemme entre l'utilisation d'aliments hautement efficaces reposant sur des échanges mondiaux ou des aliments moins efficaces mais produits localement. Lorsque la demande en produits animaux sans OGM augmente, la production de légumineuses, y compris les prairies associées (70 % ray-grass italien et 30 % trèfle blanc), croît considérablement, et la plupart des animaux sont nourris avec des légumineuses », indique Julia Jouan,  

Si le rendement des légumineuses (pois, féverole, luzerne) avait été de 25 % plus élevé (celui des prairies associées de 12,5 %), dans les années 2010 à 2012, quel en aurait été l’impact ? Alexandre Gohin, de l’Inrae, livre quelques résultats inclus dans le projet TerUnic. Concernant le prix, celui du soja non OGM aurait baissé de près de 10 % si la demande en produits non OGM était restée stable. Mais la situation aurait été différente avec une demande forte des consommateurs en non OGM (10 % en porcs, 20 % en volailles et 30 % en herbivores). Pour répondre à cette dernière, les éleveurs auraient dû produire 100 % de porcs et de volailles non OGM en plus et 50 % d’herbivores non OGM en plus. Dans ce cas, le prix de la viande bovine aurait progressé de près de 12 %. Les surfaces en blé auraient légèrement diminué, et celles de soja auraient été en hausse de près de 11 %. Avec des rendements en progression de 25 % pour les légumineuses, le prix du tourteau de soja non OGM aurait baissé de plus de 9 % si la demande en non OGM était restée stable. Toutefois, conjugué à une demande forte, le tourteau de soja non OGM aurait affiché des prix de plus de 15 %.

Concernant le commerce vers les pays tiers, la forte augmentation de productivité des légumineuses se serait traduite par une balance commerciale française en hausse de 5 % voire de 14 % si la demande en produits non OGM était forte.

« Cela s’explique par un accroissement de la compétitivité qui s’exprime lorsqu'une activité se développe », précise Alexandre Gohin.

Enfin, l’augmentation de la productivité des légumineuses aurait un effet positif sur le revenu agricole d’environ 2 %. En cas de fortes demandes de produits non OGM, l’emploi aurait progressé de 1,5 à 2 % dans les exploitations (plus de 3 000 équivalents temps plein), mais aussi dans les industries agroalimentaires. Sur le plan environnemental, le seul impact concernerait l’utilisation des produits phyto qui diminuerait seulement de 8 %.

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