Nouveau directeur depuis le 22 décembre, bientôt un nouveau président : la coopérative Dauphinoise aborde 2016 avec une équipe dirigeante renouvelée. Roland Primat a en effet annoncé qu’il ne se représenterait pas à la présidence. À 58 ans, et après 20 ans de présidence, il préfère laisser la place aux jeunes et redevient « simple » coopérateur. Le conseil d’administration désignera un nouveau président le 25 janvier. Il pourra compter sur un nouveau directeur général : Georges Boixo. Arrivé en 2012 comme secrétaire général à la coopérative, il a dirigé la filière œuf du groupe et la filière biomasse en 2015. Ses trois objectifs : travailler à de nouveaux partenariats structurants avec des coopératives de la région, redonner plus de confiance à l’entreprise par un management rapproché et rechercher plus de compétitivité.
Ces évolutions se déroulent dans une situation financière « en ligne avec le budget ». L’exercice 2014-2015 s’est clos sur un chiffre d’affaires consolidé de 432 millions d’euros (M€), avec un résultat net de 5,9 millions d’euros, sur fond de crise agricole. Malgré une collecte record (394000 tonnes), le prix des céréales pèse sur le chiffre d’affaires. Les filiales ont contribué au résultat, avec le quasi-retour à l’équilibre du pôle œufs. Afin d’aider ses adhérents, la coopérative (chiffre d’affaires de 182 M€, 5,2 M€ de résultat net) a décidé de débloquer le paiement des ristournes dès septembre 2015, soit 2,5 millions d’euros.
La fin du mois de décembre a également été riche en rapprochements, avec la conclusion de trois dossiers :
• mutualisation de la fabrication d’aliments bio avec les coopératives CDC/Valsoleil (Drôme). Via sa filiale Seal (Sud Est aliments), la Dauphinoise va créer une entreprise, à parité, pour exploiter l’usine de fabrication d’aliments du bétail de Chabeuil appartenant jusqu’ici à CDC/Valsoleil. 2 millions d’euros seront investis pour agrandir cette unité qui devrait produire 20000 tonnes cette année. Le tonnage prévu l’an prochain (25000 tonnes) hissera cet outil à hauteur de 12-15% de la production nationale d’aliments bio. La Dauphinoise a prévu de fermer son usine de Bourdeaux (Drôme) et de reclasser le personnel (sept à huit personnes) ;
• construction d’une entreprise commune avec Baby coque. Un accord a été signé pour réunir les activités « œuf » des deux groupes : deux tiers Dauphinoise, un tiers Baby coque. « L’objectif est de rationaliser les coûts et d’être plus présent sur le quart Sud-Est, pour continuer de créer de la valeur ajoutée sur le territoire », indique Roland Primat. La nouvelle entité commercialisera un milliard d’œufs par an ;
• rachat des Éts Martinello (chiffre d’affaires 2015 : 4,6 M€), un négoce de collecte et approvisionnements agricoles basé dans le Trièves, zone de montagne au sud de Grenoble. « Nous étions intéressés par les silos (10000 tonnes), car nous collectons 4000 à 5000 tonnes dans cette région pour 3000 tonnes de stockage », indique Roland Primat. Avec ce négoce, la Dauphinoise intègre aussi un savoir-faire en matière de commercialisation de fourrages (8000 tonnes vendues par an). « Cela nous aidera à lancer une filière courte de foin de luzerne que nous sommes en train de tester », complète-t-il. 50 hectares ont en effet été récoltés en 2015.
Un exemple d’économie circulaire qui tient à cœur au président, plutôt satisfait d’annoncer par ailleurs que la filière soja régionale commence à prendre corps : 1500 à 2000 tonnes de soja, produites par les coopérateurs dans la plaine, seront commercialisées cette année auprès des éleveurs de la région en zone de montagne.
