BASF Agro veut doubler les surfaces de Clearfield

Pour les semis 2015, BASF Agro France ambitionne de couvrir 40000 hectares de colza avec la solution Clearfield, soit doubler la surface actuellement semée. Alors que « beaucoup d’amalgames sont faits, nous avons voulu donner la parole aux agriculteurs au travers des résultats des trois années écoulées », a précisé Nicolas Kerfant, directeur général de l’activité agrochimie France de BASF.

Actuellement, six variétés sont sur le marché : cinq proposées par Dekalb, et une par DSV. Euralis Semences prépare le lancement d’une 7e variété. Alliées à un herbicide de post-levée - Cleranda ou Cleravis -, ces variétés tolérantes offrent une solution aux agriculteurs dans les situations de flore difficile, estimées par BASF Agro à 500000 hectares en France.

L’agrochimiste a mené une enquête auprès de 54 agriculteurs cultivant au moins 5 ha de colza et au moins une variété Clearfield : « Ils se sont dits satisfaits des variétés Clearfield à 98%, et de leur programme à base de Cleranda ou Cleravis à 92% », résume Sophie Babinet, responsable du pôle cultures industrielles. L’efficacité est le premier critère de choix cité : en effet, la solution Clearfield cible les crucifères comme la sanve, la ravenelle ou la passerage, les repousses de céréales ou encore les géraniums, pour ne citer qu’eux. « Un tiers des agriculteurs interrogés n’auraient pas semé du colza sans cette solution, étant donné le niveau d'infestation », précise Sophie Babinet.

Près de deux tiers des agriculteurs sont intervenus en un seul passage en postlevée. 11% n’ont réalisé aucun traitement herbicide car il ne se justifiait pas. « Cette technologie offre en effet la possibilité de désherber à vue, ce que ne permettent pas les solutions traditionnelles », indique la responsable.  En 2014, 16000 ha sur les 20000 ha ont été désherbés avec des produits Clearfield.

Le raisonnement du désherbage est un autre atout cité par les agriculteurs : l'enquête utilisateurs a montré une baisse de 26% de l’IFT sur un colza d’hiver, sans augmenter l’IFT sur les deux céréales suivantes dans la rotation.

La rentabilité pour l’agriculteur est ainsi au rendez-vous, indique Sophie Babinet, citant les résultats d’essais de BASF Agro : +10% de rendement, en comparaison à une solution de prélevée en conditions similaires. Ils absorbent ainsi le surcoût lié aux semences, qui, « selon les variétés, oscille entre 10 et 20 euros / ha », précise Jérôme Brun, en charge des relations avec les semenciers pour BASF Agro. Le coût du traitement herbicide est quant à lui comparable au coût de traitement avec des solutions traditionnelles en cas de flore difficile.

Avec de tels résultats, on peut se demander pourquoi cette solution, sur le marché depuis 2012 et sans concurrence directe, n’atteint pas une plus grande part de marché au regard des 500000 ha potentiels : « Cette technologie change fondamentalement les pratiques des agriculteurs, en introduisant plus d'agronomie et de raisonnement, explique Pascal Lacroix, département développement durable de BASF France. Elle s’associe donc à une prise de risque pour l’agriculteur. De plus, le climat d’opposition liée à la technique de mutagenèse, pourtant largement répandue en agriculture y compris biologique, ne favorise pas l’essor que devrait avoir cette solution ».

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