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Avec une hausse de 83 % de sa consommation en 2022, le superéthanol-E85, qui représente désormais 6,5 % du marché des essences avec une disponibilité dans 3 300 stations (+ 20 % en un an), voit ses indicateurs au plus haut, se sont félicités les représentants de la filière lors d’une conférence de presse le 24 janvier dernier. Plus de 85 000 boîtiers de conversion ont été installés en 2022, soit 3 fois plus qu’en 2021, et près de 35 000 véhicules flex-E85 d’origine ont été vendus, soit 6 fois plus que l’année précédente.
1,11 € le litre de superéthanol en janvier 2023
En France, le bioéthanol est produit à partir du sucre des betteraves, de l’amidon des céréales et des résidus de leur transformation, par plus de 55 000 agriculteurs sur 300 000 hectares. La France est d’ailleurs leader européen de l’alcool agricole, avec 15,4 millions d’hectolitres en 2022. À l’instar de l’ensemble des secteurs, la filière du bioéthanol a subi l’augmentation des coûts agricoles et des prix de l’énergie, en particulier du gaz. Cette inflation généralisée s’est répercutée dans les contrats d’approvisionnement à prix fixe conclus entre les fournisseurs d’éthanol et les distributeurs de carburants pour toute l’année 2023, souligne la Collective du bioéthanol, représentée par l’Association interprofessionnelle de la betterave et du sucre (AIBS) et le Syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA). Au 20 janvier 2023, le prix au litre observé à la pompe pour le superéthanol-E85 est de 1,11€ en moyenne. C’est 76 centimes de moins par litre que le SP95-E10 (56 % de parts de marché en 2022) vendu 1,87€ en moyenne.
Un avenir pour le superéthanol dans l'objectif de décarbonation
Pour défendre son avenir, la filière bioéthanol souhaite tirer profit de la mise en place des zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m), qui s’appliquera dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants avant le 1er janvier 2025. La Collective du bioéthanol soutient ainsi les conclusions de la mission « flash » sur les mesures d’accompagnement de la création de zones à faibles émissions mobilité, formulées par les députés Bruno Millienne et Gérard Leseul, qui préconisent que les voitures équipées de boîtiers E85 soient autorisées dans les ZFE-m.
Autre piste : le nouveau règlement européen sur les émissions de CO2 des véhicules légers, adopté fin 2022, maintient l’objectif de décarbonation totale des véhicules neufs vendus à partir de 2035, envisage le recours aux carburants neutres en carbone au-delà de cette échéance et prévoit une clause de revoyure en 2026 pour prolonger l’autorisation des véhicules hybrides rechargeables. Cet accord ouvre la voie à des voitures hybrides rechargeables flex-E85 qui consommeront du superéthanol-E85, devenu 100% renouvelable en remplaçant sa part actuelle d’essence fossile par de l’essence synthétique (e-fuel de type essence), par exemple, se félicite aussi la filière.
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