Blé : la classification-Qualité en débat

Le 28 novembre dernier, à l’initiative de l’obtenteur Secobra Recherches (CA 2018 : 15 M€, actionnaires : Soufflet, Vivescia, Carlsberg, la coopérative allemande BayWa, Malteurs & Brasseurs de France...), un large panel d’organismes stockeurs s’est retrouvé dans les locaux parisiens de la Sicasov. Des experts ont pu exposer les attentes, en évolution constante, des divers marchés où les blés français luttent pour conquérir, voire reconquérir, des débouchés.

Pour François Gatel, directeur de France Export Céréales, sur chacun de nos marchés, c’est toujours le prix qui prévaut.

« Certes il faut respecter le cahier des charges, mais ce dernier ne stipule jamais la ou les variétés de blé du mélange à expédier. Depuis 2016, les blés russes, voire les E-Weizen allemands, à 12% de protéines, nous font un tort certain sur les volumes destinés à l’alimentation humaine. En ce qui concerne l’alimentation du bétail, l’origine Mer Noire concurrence nos blés de plus en plus souvent. En cause, là aussi, le taux de protéines des blés français, au regard également de la concurrence d’autres espèces, comme le maïs. Sans doute faut-il en déduire qu’une génétique de qualité fourragère, performante en volume, apporterait un surcroit de compétitivité à l‘origine France. »

De gauche à droite, Florent Cornut (Secobra Recherches), Benoit Méléard (Arvalis), François Gatel (France Export Céréales), Alexis Tordeur (Usipa), Guillaume Van de Velde (Cérémis) et Pascal Giraudeau (Secobra Recherches). photo Secobra

 

Alexis Tordeur, du Groupe Téréos, a souligné pour sa part : « Nous demandons du blé standard : la classification-Qualité française n’a pas d’importance en amidonnerie. Nous recherchons la protéine, la bonne protéine, la protéine extractible. »

« Pour rester compétitifs, une de nos attentes est de ne pas perdre de vue l’aspect rendement des variétés référencées par nos coopératives adhérentes » a indiqué Guillaume Van de Velde, directeur de Cérémis (commercialisation de 3,5 Moi t annuelle, de Valfrance, Sana Terra et Unéal, à 75% en blés). Reste à communiquer ce message aux agriculteurs sans les démobiliser en termes de pratiques agronomiques (fractionnement de l’azote). Bon point en revanche pour ceux qui se remettraient aux blés « standard » : ils sont bien moins lourds en suivi administratif (traçabilité), en comparaison de certaines variétés « de filière ».

Pascal Giraudeau, sélectionneur blé chez Secobra Recherches a précisé que sélectionner des blés sur le critère protéines est techniquement faisable, mais la sanction en termes de rendement a rendu cet objectif sans objet commercial en vue de l’Inscription au Catalogue français. « Le critère Qualité, dès qu’il est mesurable, intervient à tout stade du processus de sélection ; il est néanmoins à combiner, ce qui reste un défi, avec d’autres contraintes comme le rendement, la résistance aux maladies, au froid, aux bioagresseurs, aux adventices... »

actualites

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15