Lors des assemblées générales, Cristal Union a annoncé la suppression du prix minimum mais aussi des résultats techniques, économiques et financiers satisfaisants. Tour d’horizon de cette campagne 2017/2018.
Lors de ses assemblées générales 2018, le groupe Cristal Union est revenu longuement sur le contexte sucrier actuel pour expliquer sa décision de supprimer le prix minimum de la betterave dès la campagne 2018. Forte hausse de la production mondiale et dégradation des prix, incohérence des politiques publiques conduites aux niveaux européens et français (pas d’alternatives aux phyto, contrat huile palme au détriment des biocarburants locaux), telle est la situation décrite par Cristal Union. Selon le communiqué, le conseil mesure l’impact fort de cette décision auprès des coopérateurs. Mais « elle est nécessaire pour assurer la pérennité du groupe sur le long terme. Le maintien d’un prix minimum éloignerait encore davantage Cristal Union des réalités du marché et affaiblirait les propres exploitations de ses adhérents ».
Rendement proche des 15 tonnes de sucre/hectare
Par ailleurs, Cristal Union se félicite des résultats obtenus pour la campagne 2017/2018. Le groupe a enregistré une augmentation des surfaces agricoles de plus de 20 % et des rendements proches des records à 15 tonnes de sucre/hectare en moyenne.
Les usines de Cristal Union ont transformé au total 17 millions de tonnes de betterave. Des cadences records ont été effectuées en raison, selon le communiqué, de la modernisation des outils de production, de l’augmentation des qualifications des équipes, de la dynamique de son management et du passage au tout numérique. Le groupe a ainsi investi plus d’un milliard d’euros depuis 2010. La consommation globale d’énergie a été réduite de 10 %, celle de l’eau de moitié et les émissions de CO2 ont chuté de 25 %. La transition énergétique vers le « tout gaz » est achevée, celle vers la biomasse serait largement avancée.
D’autres projets sont en cours : chaufferie de Sainte Emilie (80), extension du silo à sucres de Corbeilles (45) et création d’un réseau d’irrigation à Fontaine-le-Dun (76).
Betterave bio et luzerne déshydratée
Cristal Union a lancé une filière betteraves bio en France. Ainsi, 145 hectares de betteraves seront ainsi conduits en mode bio en 2018 avec un objectif de 1 500 hectares cultivés en bio en 2019. Le groupe se diversifie aussi dans la production de luzerne avec plus de 6 000 hectares récoltés pour la déshydratation en 2017, dont 30 % cultivés en bio. Par ailleurs, il veut accélérer son engagement dans la valorisation de la pulpe surpressée et dans la filière méthanisation.
CristalCo, la filiale commerciale du groupe, s’est étendue notamment en République Tchèque, en Roumanie et en Bulgarie. Au total, deux millions de tonnes de sucre ont été commercialisées en et hors Europe en 2017.
Deux milliards d’euros de chiffre d’affaires
Le Groupe a enregistré un chiffre d’affaires de deux milliards d’euros sur un exercice de 12 mois. L’excédent brut d’exploitation est ressorti à 164 millions d’euros, et le résultat net part du groupe s’élève à 49 millions d’euros après versement des compléments de prix aux coopérateurs. Le niveau de rémunération aux coopérateurs est de 28,3 euros/tonne, pulpes et intérêts aux parts inclus, représentant un retour financier global proche de 50 millions d’euros.
Alain Commissaire, directeur général de Cristal Union, a déclaré :
« Le groupe, conscient des nouvelles réalités économiques du monde agricole, s’est organisé pour traverser cette période difficile. Tout en continuant à tracer son sillon, Cristal Union cherchera à saisir toute opportunité de développement, en agissant avec prudence compte tenu de l’extrême fragilité des marchés. Avec ses coopérateurs situés sur le podium des meilleurs producteurs mondiaux, son outil industriel modernisé et performant, et sa situation financière saine, Cristal Union peut afficher sa fierté du travail accompli par les équipes et sa confiance dans son avenir face aux turbulences des marchés. »
