Le Grenier de l'Albigeois mise sur le lin extrudé

Le Grenier coopératif albigeois propose des aliments extrudés sous forme de croquettes avec un taux d'incorporation de lin entre 30 et 70%. Photo Nathalie Tiers/Pixel Image

Après avoir démarré en 2008 la production de lin, le Grenier coopératif albigeois a lancé en 2012 l'extrusion des graines de lin, suite à un investissement de près d'un million d'euros. La coopérative produit aujourd'hui plus de 2000 tonnes de graines extrudées sous la marque Inéal®, et projette d'en produire 8000 tonnes d'ici 4 ou 5 ans.

Thierry Roch, président du Grenier depuis 6 ans, explique :

Notre usine de fabrication d'aliments créée en 1999 produit 10000 tonnes de mash et 2000 à 3000 tonnes de granulés. Nous y incorporions de l'extrudé de lin. C'est pourquoi nous nous sommes posé la question de diversifier l'assolement de nos adhérents avec le lin. Dans nos assolements principalement basés sur le blé tendre, l'orge d'hiver, le maïs fourrager et le colza, le lin a un intérêt pour allonger les rotations et réduire le salissement des parcelles.

Sur 600 adhérents que compte la coopérative du Tarn, 300 sont susceptibles de produire de la graine de lin et 300 sont susceptibles d'en consommer. Actuellement, une quarantaine d'adhérents ont intégré la culture de lin dans leur assolement, et le Grenier albigeois a développé des partenariats avec des coopératives et négoces de Midi-Pyrénées pour acheter de la graine. Au total, la production de graines de 800 hectares de lin est extrudée, l'objectif étant d'atteindre 1000 à 1500 ha.

En moyenne sur les cinq années de production de la coopérative, le rendement des cultures de lin a atteint 17 quintaux/ha. Thierry Roch :

C'est un peu limite pour la rentabilité, mais j'y gagne sur la rotation. Je n'arrivais plus à désherber mon colza, et derrière le lin, un blé fait 15% de rendement supplémentaire. Il a fallu redéfinir un itinéraire technique pour le lin dans la région : depuis 2008, nous avons par exemple réduit de 50% l'utilisation de produits phytosanitaires sur la culture.

30 à 70% de graines de lin

Côté débouchés, le Grenier coopératif albigeois assume le fait de ne pas faire partie de la démarche Bleu Blanc Coeur développée par Valorex. Les explications du directeur Daniel Maurel et de Pierre Albouy, responsable du pôle animal :

Valorex positionne son produit dans une filière. Nous, nous faisons le pari de la communication technique : nous positionnons nos produits pour leurs avantages zootechniques. Nous sommes les seuls à produire le type d'extrudé que nous fabriquons.

La spécificité de la gamme Inéal® est de proposer trois niveaux d'incorporation de graine de lin :
* 30% de graine de lin + tourteaux de colza/tournesol + pois/féverole + céréales, pour une teneur de 12% de matière grasse
* 50% de graine de lin + tourteaux de colza/tournesol + pois/féverole + céréales, pour une teneur de 19 à 20% de matière grasse
* 70% de graine de lin + blé et son de blé, pour une teneur de 26% de matière grasse

Pierre Albouy précise :

Plus le niveau de matière grasse augmente, plus il est difficile de conformer le produit. Les fabricants proposent un produit sous forme de farine ; nous sommes les seuls à le proposer sous forme de croquettes.

Meilleurs indices de consommation

Le Grenier albigeois livre une vingtaine de fabricants d'aliments, en extrudé de lin, mais aussi en extrudé de soja produit localement, et en extrudé de colza. Pour sa propre fabrication d'aliments, la coopérative intègre le critère des acides gras oméga 3 dans le rationnement. Elle s'est fixé un minimum de 5 grammes d'acides gras oméga 3 par kilo de matière sèche ingérée, quelle que soit l'espèce animale.

Pour mesurer l'intérêt zootechnique de ses aliments, la coopérative a mis en place des observations sur 60 bovins de race à viande. Pierre Albouy :

Nous avons constaté de meilleurs indices de consommation, et nous sommes allés jusqu'à constater une meilleure tenue de viande et une meilleure qualité organoleptique au niveau des bouchers. Chez les bovins laitiers, les résultats sont plus difficilement quantifiables en raison de la variation de la ration de base en fonction des éleveurs. Néanmoins, les retours des éleveurs indiquent un effet sur la santé, et sur la productivité, notamment celle des vaches à haut potentiel en début de lactation. C'est dans ce cas de figure que le produit se valorise.

Le Grenier coopératif albigeois réalise 44% de son chiffre d'affaires avec la collecte céréalière, 44% avec la nutrition animale et 12% avec l'agrofourniture.

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