Zéro pesticide chimique en 2050 en Europe, est-ce une utopie ? Des experts se sont penchés sur le sujet et ont présenté leurs travaux en mars dernier. En France, les projecteurs vont être dirigés sur la future stratégie nationale Écophyto 2030. Annoncée au Salon international de l’agriculture le 23 février dernier par la première ministre Élisabeth Borne, son lancement est prévu cet été.
Si Phyteis soutient une approche combinatoire de la santé des plantes en mettant à la disposition des agriculteurs une boîte à outils de solutions, composée de la phytopharmacopée de synthèse, de biosolutions, d’outils digitaux et de biotechnologies, du côté des engrais, l’heure est à la décarbonation. Yara, Fertiberia et OCI notamment, produisent des engrais décarbonés qui arrivent sur le marché français ou seront disponibles très prochainement. Par comparaison avec un engrais banalisé, l’addition des réductions – celle des émissions au champ et celle obtenue lors de la production de l’ammoniac vert – représentera un gain important pour l’agriculteur dans son bilan carbone, comme l’explique Bernard Boulanger, directeur commercial de Fertiberia Tech.
Les coopératives et les négoces s’investissent déjà à bras-le-corps dans l’accompagnement des agriculteurs vers la transition écologique. Par exemple, Oxyane, avec l’association PrioriTerre, recherche des financements pour aider les agriculteurs à communiquer auprès des citoyens et à compenser les pertes de recettes liées à de nouvelles techniques. Quant au négoce Dupré-Lardeau, il expérimente la litière forestière fermentée, également appelée Lifofer, afin de vendre moins de produits phytosanitaires et d’engrais de synthèse. Chez Actura, une nouvelle approche se dessine pour accompagner les agriculteurs à bien positionner les biosolutions : les SDCE pour « solutions de déplafonnement ou à contributions environnementales ». Finalement, pour produire plus durablement, à chacun sa méthode.
Édito de Circuits Culture n°537 de avril-mai 2023 : pour vous abonner
