Politique générale : le Premier ministre annonce des nouvelles mesures pour l'agriculture

Gabriel Attal

Le Premier ministre, Gabriel Attal, présente la feuille de route du Gouvernement à l'Assemblée nationale.

Crédit photo ©Gouvernement
Gabriel Attal a saupoudré son discours de politique générale de quelques annonces, dont un fonds d'urgence pour les viticulteurs, notamment en Occitanie, débloqué avant la fin de la semaine, et le versement, d'ici le 15 mars, de toutes les aides de la PAC dues aux agriculteurs. D'autres mesures pourraient être annoncées dans un second temps par le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.

Pas de botte de paille sur laquelle poser ses notes, cette fois-ci. C'est devant les 577 députés à l'Assemblée nationale que le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, a fait son discours de politique générale aujourd'hui. Mais les agriculteurs, dont certains bloquaient les abords de la capitale au même moment, n'ont pas été oubliés, même s'il a fallu attendre quasiment la fin de son allocution pour avoir quelques mesures concrètes. Et visant à parer au plus pressé.

Ainsi :

  • Avant la fin de la semaine : la mise en place d'un fonds d'urgence pour les viticulteurs, « particulièrement en Occitanie ».

  • D'ici le 15 mars, le versement de toutes les aides de la PAC dues aux agriculteurs.

  • Le reversement aux agriculteurs des amendes payées par l'industrie et la grande distribution dans le cadre des contrôles renforcés du respect de la loi Egalim. À cet égard, « dès la semaine dernière, 100 inspecteurs de la DGCCRF supplémentaires ont commencé leurs contrôles sur le terrain, qui seront deux fois plus nombreux qu'auparavant. C'est une vague de contrôles sans précédent », a rappelé le Premier ministre.

Un espoir sur la question des jachères

Gabriel Attal a, par ailleurs, évoqué une autre revendication des agriculteurs, concernant l'obligation de mettre une partie de leurs terres en jachère et le maintien de la dérogation actuelle.

Pour rappel, afin de bénéficier des aides européennes, les agriculteurs ont l'obligation de mettre environ 4 % de leurs terres agricoles en jachère, obligation qui avait été temporairement levée à la suite de la guerre en Ukraine et des craintes sur l'approvisionnement alimentaire.

« Nous avons engagé une coalition de 22 pays sur la question des jachères et nous sommes proches d'aboutir à une nouvelle prolongation de la dérogation », a indiqué Gabriel Attal. De fait, un porte-parole de l'Union européenne a confirmé dans la foulée que la Commission européenne allait proposer une dérogation à ces règles.

Réarmement agricole et accords de libre-échange

Gabriel Attal a également insisté sur le fait qu'il fallait mener « notre réarmement agricole, produire, protéger notre souveraineté ». Un objectif qui passe par le combat, qu'il veut continuer de mener avec détermination, a-t-il assuré, pour « la réciprocité et les clauses miroirs ».

Autrement dit, les contraintes – environnementales, sanitaires, etc. – auxquelles sont soumis les producteurs français devront être, aussi bien sur la volaille, les œufs, le lait ou autres, les mêmes pour les producteurs étrangers dans le cadre d'un traité commercial. En outre, sans donner de détails, le Premier ministre a évoqué un renforcement des aides fiscales aux éleveurs et « un grand plan de contrôle de la traçabilité des produits ».

Déjà, la France avait fait état de son opposition à la signature d'un accord commercial avec les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay). Et depuis la Suède, où il est en visite d'État, Emmanuel Macron a réaffirmé son opposition à cet accord dont les règles ne sont pas « homogènes » avec les normes européennes. Toutefois, des « discussions au niveau technique vont continuer », a déclaré le porte-parole de la Commission européenne.

Le président de la République a par ailleurs appelé à ne pas mettre la crise agricole « sur le dos de l'Europe ». « Sans PAC, nos agriculteurs n'auraient pas de revenus », a-t-il ajouté.

Exception agricole française

Enfin, de manière générale, si le Premier ministre a assuré dans son discours du 30 janvier qu'il fallait une « exception française agricole »« l'objectif de souveraineté alimentaire doit être inscrit dans la loi », a-t-il ajouté –, il n'est pas sûr que cet engagement ni les quelques mesures d'urgence annoncées soient de nature à calmer rapidement la grogne des agriculteurs. D'autres annonces, cependant, devraient être effectuées dans un second temps par Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, afin de compléter ce dispositif d'urgence.

 

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